La violence est montée d'un cran ces derniers jours dans la région du Kordofan-sud. L'armée du Nord-Soudan poursuit ses bombardements alors que le Sud-Soudan s'apprête à accéder officiellement à son indépendance le 9 juillet prochain. Les combats se poursuivent entre l'armée du nord et celle du Sud-Soudan dans la région du Kordofan-sud, qui constitue la pomme de discorde entre les parties. « Nous poursuivons nos opérations par tous les moyens dans la région», a annoncé le porte-parole des Forces armées soudanaise, Sawarmi Khaled Saad lors d'une conférence de presse à Khartoum. Il s'agit du second conflit majeur en moins d'un mois dans cette région dont le sous-sol est pétri de pétrole. Alors que le futur Etat du Sud-Soudan va célébrer son indépendance le 9 juillet prochain, de nombreux observateurs redoutent fortement une escalade de la violence qui pourrait déboucher sur une nouvelle guerre civile. La situation humanitaire est également alarmante. Selon l'ONU, plus de 60 000 personnes ont fui leurs habitations en raison des affrontements. « Les organisations humanitaires apportent de l'aide là où elles peuvent mais leur capacité à aider la majeure partie de ceux qui en ont besoin est gravement compromise par l'insécurité et le manque d'accès», a déploré samedi Valerie Amos, chef des opérations humanitaires des Nations-Unies. L'ONU accuse également les troupes du Nord-Soudan de s'attaquer aux civils. Selon des analystes, le gouvernement du nord persiste malgré la pression de la communauté internationale car il veut maintenir une position de force lors des négociations sur le partage des ressources minières du Kordofan-sud. « Il ne faut pas oublier que 75 à 80% de la production pétrolière du Soudan vient de champs qui sont au sud et ces ressources représentaient 56% du budget du Nord-Soudan en 2009», a expliqué dans un entretien accordé au journal Le Monde, Roland Marchal, spécialiste du Soudan. Outre la question du partage du pétrole, de nombreux autres problèmes restent à résoudre entre les deux parties comme le tracé des frontières et surtout la question de la nationalité car nombre de Soudanais vivant aujourd'hui au nord sont originaires du sud. Khartoum veut s'en débarrasser mais le Sud-Soudan semble moins enthousiaste à les accueillir.