Le Conseil économique et social a tenu, hier à Rabat, sa première conférence de presse. Objectif : informer l'opinion publique sur ses structures et ses activités. Chakib Benmoussa ne déroge pas à la tradition : « cent jours après l'installation du Conseil économique et social, un premier bilan s'impose ». Le président du CES a donc tenu, hier à Rabat, une conférence de presse pour présenter aux médias ses commissions permanentes, les conditions d'élaboration de son règlement intérieur et les sujets prioritaires soumis à l'étude. « Notre action a porté sur trois axes : l'élaboration d'un règlement interne, la détermination des travaux prioritaires du Conseil et l'établissement de relations internationales avec d'autres Conseils similaires », annonce-t-il. Approuvé le 1er juin, le règlement intérieur a dû subir des réaménagements imposés par le Conseil constitutionnel. « La première copie a été soumise par l'assemblée générale le 31 mars au conseil constitutionnel, pour évaluer sa conformité avec la Constitution. Sur un total de 81 articles, des réserves ont été émises sur cinq d'entre-eux », affirme Chakib Benmoussa. Ces réserves ont porté sur la délégation des pouvoirs au sein du CES, le déroulement des votes, la régularité des réunions et les modalités pour des révisions ultérieures du règlement. « Elles ne remettent pas en cause l'articulation globale du règlement intérieur », précise le président du CES. « Ce travail nous a demandé plusieurs semaines avant d'aboutir à l'actuelle formulation », insiste Chakib Benmoussa, ajoutant que le règlement intérieur risque encore de connaître des modifications si la nouvelle Constitution l'impose. A présent que le règlement est établi, l'activité peut démarrer. Pour cela, six commissions permanentes ont été constituées, chacune représentant un domaine de compétence précis. « Les membres du CES sont appelés à s'inscrire à une ou deux commissions, composées chacune de 16 à 33 personnalités », explique Chakib Benmoussa, précisant que les présidents des commissions ainsi que leurs rapporteurs ont été élus vendredi dernier. « Nous avons tenu à respecter la diversité au sein de notre composition, en impliquant deux femmes, Hakima Himmich en tant qu'expert et Zahra Zaoui, présidente de la commission des affaires sociales et de la solidarité », se félicite le président du CES. C'est encore par souci de diversité que le Conseil a élu des présidents venus de régions autres que l'axe Rabat-Casablanca. Dans le détail, la commission des affaires économiques et projets stratégiques a été confiée à Ahmed Rahhou, celle de la formation, de l'emploi et des politiques sectorielles à Mohamed Titna Alaoui, l'environnement à Mamhamed Boujida. La commission des affaires culturelles et NTIC a été confiée à Ahmed Abbadi, tandis que celle de l'analyse de conjoncture économique et sociale est présidée par Mohamed Tamer. « Notre mission est consultative », rappelle le président du CES, affirmant que la primature, les deux Chambres du Parlement, des deux organes exécutif et législatif devront tous en bénéficier. « Nos études feront suite aux commandes de ces bénéficiaires ou à nos propres initiatives (…) Nous n'avons reçu aucune demande à ce jour, puisque le CES vient d'établir son règlement », ajoute Chakib Benmoussa. « Sur un total de 81 articles, des réserves ont été émises sur cinq d'entre-eux ». Chakib Benmoussa Mais le CES a déjà initié l'étude de deux sujets : emploi des jeunes et charte sociale. « Pour le premier, nous avons auditionné 44 organismes, établissements et associations, alors que pour le second, ces auditions ont concerné plus de 70 acteurs », affirme-t-il. Un premier rapport sur les deux sujets sera présenté à l'assemblée générale le 21 juillet, mais le rapport définitif ne sera prêt que l'automne prochain, selon Chakib Benmoussa. Après l'audition, le CES doit se consacrer à l'analyse des résultats afin de parvenir à des propositions. « Comme vous le savez, c'est toujours l'exécution qui pose problème », prévient le président du Conseil. En attendant, les groupes de travail se penchent sur d'autres sujets notamment « Administration et citoyens ». Au plan des relations externes, le CES a entamé la constitution de son réseau par la rencontre des responsables de conseils similaires en Espagne et en France, et bientôt de l'Union européenne. « Nous avons établi les bases de la coopération qui portera sur l'échange d'experts et le partage d'expériences. Nous avons même prévu d'organiser des événements communs », se félicite Chakib Benmoussa. Le CES a désormais tracé les rails de son chemin. Leïla Hallaoui