A mi-chemin, l'aventurier Abdelghani Bouhaj a décidé de mettre fin à son voyage, qu'il a entamé le 22 mai dernier depuis la place Jamaâ El Fna à Marrakech. Arrivé à Beni Mellal la semaine dernière, il a décidé de rebrousser chemin, faute de moyens matériels. Le célèbre globe-trotter Abdelghani Bouhaj a mis fin à son périple à pied à mi-chemin. Parti le dimanche 22 mai dernier de la place Jamââ El-Fna à Marrakech, il s'est arrêté la semaine dernière à Beni Mellal avant de rebrousser chemin vers la ville ocre. Le jeune voyageur devait faire escale à Oujda, Tanger, Essaouira puis revenir à Marrakech, soit une distance de plus de 2500 km à pieds à parcourir. Toutefois, faute de moyens matériels pour subvenir à ses besoins en nourriture et logement, il n'a pu atteindre son objectif. Il a ainsi décidé de mettre fin à cette grande aventure, placée sous le signe de la solidarité avec les victimes de l'attentat terroriste perpétré le 28 avril dernier et qui a fait 17 morts et une vingtaine de blessés de différentes nationalités. « Je suis parti de la place Jamaâ El Fna le dimanche 22 mai à 11h 30 du matin. J'ai parcouru une longue distance à pieds jusqu'à Tamlalte. Il était 20h30 quand j'ai foulé la terre de cette région. Je me suis reposé la nuit et j'ai repris le chemin le lendemain matin. Je suis arrivé à Kelâate Sraghna. Malheureusement, quand je suis parti voir les autorités locales pour m'apporter leur soutien à poursuivre mon périple, ils m'ont répondu qu'ils n'avaient reçu aucune instruction de l'Intérieur et qu'ils ne pouvaient pas m'aider», relate Abdelghani Bouhaj avant de poursuivre : « Ce n'est pas mon premier voyage. D'habitude, quand je fais mes périples, ce sont les autorités locales qui m'assurent la nourriture et le logement car c'est très cher pour moi de les payer. L'Intérieur informe les autorités locales des régions qui font partie de mon voyage. Cette fois-ci, ce n'est pas le cas. Je ne comprends pas. Il y a certainement un malentendu. Malgré ces imprévus, j'ai poursuivi mon voyage jusqu'à Oulad Mbarek à Beni Mellal. Les autorités m'ont répété la même chose. J'ai décidé alors de mettre fin à mon voyage et de revenir à Marrakech. J'ai décidé d'aller rencontrer le wali de la ville pour m'aider à trouver une solution». Abdelghani Bouhaj est déterminé à faire ce périple. Ce périple, disait-il, est une façon de dénoncer l'attentat terroriste qui a frappé la ville ocre et endeuillé plusieurs familles. Ce jeune de trente ans comptait parcourir les 2 500 km à pieds en un peu plus de deux mois. Fanatique de la marche à pieds, Abdelghani Bouhaj compte à son actif plusieurs périples. L'on se rappelle celui de Tanger à Lagouira, qu'il a effectué en début de cette année, plus précisément en janvier dernier pour soutenir la cause nationale. Cette initiative pour « Un Maroc unique et uni » visait en effet à « sensibiliser l'ensemble des citoyens à soutenir l'initiative d'autonomie des provinces du sud du Royaume sous souveraineté du Maroc ». « Ce voyage s'insère dans le sillage de la mobilisation de l'ensemble des composantes du peuple marocain pour la défense de l'unité territoriale du Royaume », avait-il déclaré à la presse le jour de son départ, le 15 janvier dernier. Un périple qui a duré près de 75 jours. Le jeune aventurier marrakchi âgé de 36 ans a parcouru à pieds quelque 3 200 km au total, soit en moyenne 70 km par jour. Un défi qu'il a relevé et l'a réussi grâce à sa persévérance et sa volonté de poursuivre son projet. Abdelghani Bouhaj se rappelle également sa traversée à pieds de Marrakech à Tanger. Un périple qu'il a effectué pour la promotion du sport. « Le Sport : un comportement et un défi », tel était le slogan de ce long voyage. Armé de son seul amour pour la marche à pieds et de son courage à braver les défis, Abdelghani Bouhaj compte également à son actif un autre périple au départ de la cité ocre et à destination de la ville de Laâyoune. Il s'est lancé dans cette aventure à l'occasion de la célébration du 35e anniversaire de la Marche Verte. u