À l'épreuve du printemps arabe où le social l'emporte largement sur le politique et l'économique, ne serait-il pas judicieux de penser à instaurer un régime de pension minimale au profit de personnes sans ou à revenus insuffisants ? Et si on pensait instaurer un régime de pension minimale, au profit des personnes sans ou à revenus insuffisants ? Voilà un type de pension où la solidarité intergénérationnelle prend tout son sens. Un concept qui sous-tend même les fondamentaux du régime de retraite dans notre pays. À l'épreuve du printemps arabe où le social l'emporte largement sur le politique et l'économique, il s'avère donc impératif de revoir le système actuel. Pour s'enquérir de l'état d'avancement de la validation de l'étude actuarielle effectuée par le bureau international Charles Rily, le Soir échos a essayé de contacter, en vain, deux membres de la commission technique pour la réforme du régime de retraite, à savoir Mohamed Hakech, du syndicat des fonctionnaires affiliés à l'Union marocaine du travail (UMT) et le conseiller parlementaire, Larbi Habchi. Le dialogue social passe déjà par une une situation inextricable. L'état actuel des réserves des quatre caisses de retraite est tel, que le rétablissement des équilibres financiers et le maintien des avantages sociaux des bénéficiaires ne se feront pas sans douleur. Les scénarios de réformes tels que projetés par le cabinet français laissent dégager une révision à la hausse des cotisations et une réduction des pensions, sans parler du relèvement de l'âge légal de la retraire à 65 ans. Ces mesures paramétriques contrastent néanmoins avec l'objectif pertinent de conserver la capacité contributive des assurés sociaux à un niveau respectable de leur dignité. L'extension de la couverture sociale à d'autres couches socio-professionnelles n'est pas en reste. Partant, toute discussion sur la solidarité sociale entre cotisants et retraités devient un faux débat, du moins jusqu'à 2018. Pour preuve, le vieillissement de la population qui va crescendo et la détérioration du rapport démographique (actif/retraité). Tout en sachant que le projet de réforme en gestation tend vers la mise en place d'un système de retraite mixte, basé sur la répartition et la capitalisation. Ce nouveau mode de gestion tenterait de combler les lacunes de son prédécesseur, en « parfaite autarcie », ayant trait notamment à l'absence de toute cohésion juridique et institutionnelle. Le Centre marocain de conjoncture (CMC), dans une de ses récentes publications, dresse un certain nombre de dysfonctionnements structurels des régimes actuels. « Dans leur état actuel, ils ne sont pas en mesure de concilier l'impératif de l'efficacité institutionnelle et celui de la solidarité sociale, autrement dit permettre une redistribution intergénérationnelle juste et équitable, dans le cadre d'un système vigoureux sur le plan financier ». Ajoutant que « leur pérennité est compromise par l'effet conjugué de plusieurs facteurs, dont la diversité des cadres institutionnels des caisses, l'hétérogénéité de leurs systèmes de gouvernance, le déséquilibre de leur rapport démographique, l'inefficacité du mode actuel en répartition, le laxisme au niveau du contrôle étatique des organismes de retraite, l'inexistence d'une loi cadre des retraites, la multiplicité des mécanismes de fonctionnement et de financement des régimes et leur manque de coordination», peut-on lire. CMR pensions civiles 2012 2019 RCAR (tous fonds) 2021 2049 CNSS prestations LT 2026 2037 CIMR jamais jamais