Mercredi dernier à Rabat, plusieurs agences des Nations Unies ont conjointement présenté le nouveau Plan Cadre pour l'Aide au développement du Maroc. Le départ des festivités sera donné en 2012 et la copie sera remise en 2016. Parvenir à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) d'ici 2015 est une cible ambitieuse que s'est promise d'atteindre le Maroc. Non pas pour faire plaisir aux organisations internationales qui le préconisent, mais dans son propre intérêt. A quatre années de la date butoir, le pays est sur la bonne voie. Espérance de vie à la naissance à la hausse, augmentation de la participation des femmes dans plusieurs domaines, nombreux sont les indicateurs qui le prouvent. Mais des efforts supplémentaires, et pas des moindres, restent à fournir. Mercredi dernier à Rabat, plusieurs organisations des Nations Unies (PNUD, FAO, OMS, UNICEF et FNUAP) ont conjointement présenté l'un des accompagnements phares de l'aide au développement apporté au Maroc. Il s'agit du Plan cadre des Nations Unies pour l'aide au développement (UNDAF), dévoilé en présence de la secrétaire d'Etat auprès du ministère des affaires étrangères et de la coopération, Latifa Akharbach. Celle-ci qualifie l'UNDAF, troisième du genre, comme « un plan cadre stratégique qui va permettre d'expliquer ce que l'on va faire ensemble ». «Ensemble», le mot est lancé, et reviendra à la bouche des intervenants successifs. En effet, le plan cadre présenté mercredi, et dont les actions débuteront en 2012 pour se terminer en 2016, a tenu à être à la fois fidèle aux impératifs de développement du Maroc et respectueux des exigences internationales. Bruno Pouezat, coordonnateur résident des Nations Unies au Maroc tient dans ce sens à rappeler que « ce plan d'aide est un partenariat, et non un assistanat ». Education, santé, développement socioéconomique, gouvernance, et protection de l'environnement sont les principaux axes identifiés par les différents groupes de travail qui ont conçu le plan en question. Aspect rassurant, le Maroc ne part pas de zéro, puisque des efforts ont été fournis dans l'ensemble de ces domaines. Mais des faiblesses sont présentes, et la lenteur de leur correction devient pesante. Au sujet de l'éducation, Jean-Benoît Manhes, représentant adjoint à l'UNICEF, évoque « les problèmes de qualité de l'enseignement à la fois dans le contenu et dans les méthodes ». Avant d'ajouter que « nulle réforme ne peut aboutir sans une meilleure gouvernance ». (Amélioration du rôle des directeurs, de la formation des formateurs,…) En matière de santé, l'OMS, représentée par Ahmed Chakir, appuie sur la blessure sanitaire béante du pays, à savoir « l'iniquité d'accès aux soins », dont pâtissent surtout les personnes vulnérables. Face à ces imperfections qui demandent correction, les Nations Unies se proposent donc de jouer un rôle de « fournisseur de conseil, d'expérience et d'expertise », comme le signale Bruno Pouezat. L'annonce de la matérialisation prochaine de cet UNDAF tombe à point nommé. « C'est le bon plan au bon moment », lance Latifa Akharbach. Moment qualifié d' « opportun » par Zakia El Midaoui, directrice générale de la coopération multilatérale des NU, à une période où « le Royaume est en pleine phase de changements, en demande de réponses cohérentes et coordonnées ». Quels que soient le degré d'implication et la volonté mise dans le projet, les objectifs de l'UNDAF ne pourront être atteints sans un budget conséquent. D'où proviennent les ressources ? « Une partie provient des ressources propres des agences des Nations Unies, et l'autre d'une mobilisation au niveau local », précise Bruno Pouezat, coordonateur résident des Nations Unies au Maroc. Les NU, tiennent à prouver ainsi qu'elles ne sont pas de purs donateurs, mais plutôt des conseillers. Sur les cinq axes prioritaires identifiés, le budget sera réparti comme suit : « renforcement de la qualité de l'éducation et de la formation (9,6 millions de dollars) «, « amélioration de la santé et de l'état nutritionnel de la population (24,9 millions) », « développement socioéconomique et réduction de la vulnérabilité et des inégalités (64,4 millions) », « consolidation de la gouvernance démocratique sensible au genre (19,7 millions) », et « protection de l'environnement et développement durable (27,9 millions) ». A l'heure qu'il est, et quelques mois seulement avant la mise en œuvre du Plan, la moitié des ressources reste encore à mobiliser.