L'université Mohammed V de Rabat a organisé du 18 au 22 avril la 9e édition de la Semaine nationale de la Science sous le thème : « Les énergies renouvelables et le développement durable» . Le Soir échos revient sur cette semaine avec Nadir Bouchra, professeure de Droit de l'environnement à la faculté de Rabat-Souissi. La 9e édition de la Semaine nationale de la Science a choisi le thème du développement durable et des énergies renouvelables. Pourquoi ce choix ? La pollution atmosphérique, le réchauffement climatique, les risques nucléaires ont fait prendre conscience de la nécessité d'attribuer un rôle important aux énergies renouvelables et aussi permettre au Maroc d'atténuer sa forte dépendance énergétique vis-à-vis de l'extérieur qui représente 95 %. C'est dans ce contexte que la 9e édition de la Semaine nationale de la Science a choisi le thème du développement durable et des énergies renouvelables. Quel regard portez-vous sur cette 9e édition ? C'est une excellente édition dans la mesure où elle a mobilisé les différentes compétences en matière d'énergies renouvelables, aussi bien sur le plan scientifique, technologique, juridique,institutionnel qu'éducatif. On a pu montrer, à travers les exposés et les conférences, l'importance des énergies renouvelables dans la protection de l'environnement. A votre avis, quels sont les défis du Maroc en matière de développement durable pour les prochaines années ? D'abord, il faut honorer ses engagements internationaux en matière de lutte contre la désertification et la protection de la biodiversité, de l'eau, de l'assainissement et de la réutilisation des eaux usées. A cela s'ajoute les défis liés aux questions énergétiques. La désertification touche actuellement beaucoup de régions et pourrait gravement affecter l'agriculture à long terme si des mesures drastiques ne sont pas prises. Comment lutter efficacement contre ce phénomène à votre avis ? Plusieurs mesures doivent être préconisées pour lutter contre ce phénomène. D'abord, rappelons que le Maroc a adopté dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, le Plan d'action national de lutte contre la désertification, en juin 2001, qui a consolidé les programmes sectoriels concourant à la lutte contre la désertification. Mais, comme le problème de la désertification est dû aux variations climatiques et aux activités humaines, il importe donc de lutter contre la pauvreté et d'impliquer les collectivités locales dans la planification et la réalisation des actions de lutte contre la désertification. Selon vous, quels rôles doivent jouer les collectivités locales dans la lutte contre la désertification ? Les collectivités locales doivent prendre des mesures et des décisions concertées qui garantissent la protection et la préservation de l'environnement de leurs territoires respectifs. Elles sont également appelées à élaborer et à mettre en œuvre des programmes intégrés qui sont à même d'assurer la pérennité des ressources naturelles sans forcément attendre l'implication de l'Etat. Elles doivent donc se prendre en charge. Le Maroc va se doter d'une centrale nucléaire d'ici 2020. A votre avis, cela ne va-t-il à l'encontre de son engagement pour les énergies vertes ? Non, je ne le pense pas. D'abord les énergies renouvelables ne couvrent pas l'ensemble des besoins. Avec tous les efforts déployés, le Maroc espère atteindre une part de 42% d'énergies renouvelables. Ensuite, vu l'essor des chantiers et le développement de plusieurs projets sur les plans économique, industriel et agricole, la demande en énergie devient très forte. On a donc besoin de travailler sur tous les fronts, y compris la centrale nucléaire, pour atténuer notre dépendance énergétique.