Au PPS, la présentation du projet de réformes de la Constitution à la commission de Mennouni ne fait pas l'unanimité. Dans un document, Youssef Belal, membre du bureau politique, la qualifie de « grave erreur » puisque la rédaction du mémorandum du parti du Livre s'est faite sans l'aval du comité central. « Sur une question aussi fondamentale, qui risque d'engager le peuple marocain pour les décennies à venir, il était vital de réunir le Comité central pour débattre du contenu de la réforme constitutionnelle et de ressortir avec une décision forte d'une légitimité démocratique », explique Belal. Demandes de démissions « Mais comment prétendre renforcer les attributions du Parlement et des institutions élues de notre pays lorsque certains membres du Bureau politique refusent de s'en remettre au vote préalable du parlement de notre parti qu'est le Comité central ? », s'interroge ce membre du bureau politique du PPS. Adressé à ses camarades, le texte de Youssef Belal remet au goût du jour la sempiternelle question de l'absence de démocratie au sein des formations politiques. « C'est une entorse grave aux principes fondamentaux de la pratique démocratique. Car je vous rappelle que la plus haute des instances du parti est le Comité central. Et seul ce comité central peut donner son approbation ou son rejet des propositions de réforme constitutionnelle », souligne-t-il avant de lancer une invitation au « camarade Khalid Naciri et à la camarade Nouzha Skalli de démissionner de ce gouvernement fantoche et népotiste afin de se consacrer à la reconstruction du parti et à la mobilisation de nos militants et de notre peuple pour l'instauration d'une véritable démocratie ». Au PPS, la contestation de la ligne prônée par Nabil Benabdellah commence à se donner de la voix. Certaines décisions et volte-faces de la direction à propos des marches du 20 février, ont nettement contribué à cet état des lieux.