Quelques chiffres de plus dans l'avalanche que nous subissons à chaque instant. L'Observatoire des inégalités publie le rapport Global Wealth du Crédit Suisse où l'on apprend que la richesse mondiale totale serait de 194.000 milliards de dollars en 2010. Une moyenne arithmétique donnerait 43.800 dollars pour chacun des 4,4 milliards d'adultes sur terre. Sauf que seulement 1% des plus riches au monde possèdent 43,6% de cette modique somme. En se concentrant sur ces 1%, les disparités aussi sont criantes entre le haut et le bas de cette pyramide. Mais quand on sait que 20% de la population mondiale disposent d'un patrimoine de moins de 672 dollars, cela laisse dubitatif. Ainsi, Carlos Slim l'homme le plus riche du monde, dispose d'une fortune représentant 94 millions de fois le seuil de pauvreté mondial. Comme pour l'agriculture, le problème se pose en termes de répartition et non pas en termes de rareté. Les études se suivent et se ressemblent, qui démontrent que la production agricole mondiale est largement suffisante pour nourrir tous les habitants de la terre. S'y opposent un certain nombre de facteurs comme les conflits d'intérêts, la prédation économique et le recours dogmatique à une logique d'accumulation, rendant chaque année plus cher le prix d'entrée sur les principaux secteurs économiques, industriels ou agricoles. Les politiques agricoles menées depuis les Trente Glorieuses ont abouti à la spécialisation à outrance, au gigantisme des exploitations et à la dépendance des pays les plus fragiles. Les crises alimentaires et financières des dernières années ont relancé la question de la préférence locale au détriment des grands flux mondialisés : la cerise du Chili, par exemple, est affublée d'un coût carbone dissuasif pour l'acheminer en Europe ; la tomate marocaine fait régulièrement les frais de la colère des paysans européens. La Politique Agricole Commune devient un instrument entre les mains des professionnels du secteur et les lobbyistes pour qui, elle constitue un tremplin électif. La morale est qu'au-delà des chiffres, ce qui reste le plus important, c'est le destin d'hommes et de femmes, d'humains aux aspirations simples qu'il faut respecter.