Fitch Ratings pointe la faiblesse du niveau des fonds propres de la filiale bancaire du Groupe SNI, mais lui reconnaît un solide fonds de commerce domestique et une performance adéquate. L'agence de notation Fitch Ratings vient de confirmer les notes attribuées à Attijariwafa bank. Pour le défaut émetteur en devises, la banque est placée dans la catégorie spéculative et se voit confirmer la note «BB+» à long terme et «B» à court terme. Ces deux notes désignent un niveau intermédiaire dans la fourchette haute de la notation des actifs financiers spéculatifs. Elles constituent la base d'appréciation du risque de crédit, de son taux et du spread demandé par les investisseurs étrangers si toutefois la banque souhaitait émettre un emprunt en devises sur le marché international. Ce niveau compte aujourd'hui dans la vie d'Attijariwafa bank, étant donné l'internationalisation graduelle de ses activités à travers les multiples implantations en Europe et en Afrique. D'éventuelles émissions d'emprunts sur ces marchés devraient se faire à des marges beaucoup plus importantes en rémunération du risque encouru. En monnaie locale, l'agence a confirmé la note de défaut émetteur «BBB-» à long terme, qui est une notation moyenne satisfaisante dans la catégorie investissement. A court terme, la note «F3» désigne une qualité acceptable dans cette catégorie. Ces deux notes servent pour l'appréciation du risque de contrepartie sur le marché interbancaire local. A la différence de la note en devises, celle-ci ne pèse pas réellement dans l'appréciation du risque de crédit par les contreparties locales d'Attijariwafa bank, étant donné l'existence sur le marché national du prêteur en dernier ressort qu'est Bank Al-Maghrib. La note intrinsèque «C/D» et la note de soutien extérieur «3» d'Attijariwafa bank confirmées par Fitch désignent quant à elles des émetteurs hautement vulnérables, en faillite ou en retard de paiement, mais qui continuent les paiements sur les obligations. Ces notes, qui désignent aussi un émetteur en défaut de paiement sur les obligations dont la plupart ou la totalité seront impayées, sont basées sur la situation financière actuelle et les projections des performances d'un émetteur. Elles apprécient globalement la capacité de la banque à inscrire de bonnes performances. Elles attirent notamment l'attention de ses contreparties, entre prêteurs et investisseurs qui détiennent les actions cotés en bourse, sur sa capacité à payer ses dettes et à dégager une rentabilité en hausse. Attijariwafa bank ne serait pas dans ce cas extrême. La banque a continué en 2010 de rembourser normalement ses certificats de dépôts (estimées à 6,5 milliards de DH à fin 2009) ou à les renouveler. Elle dispose parallèlement de dettes subordonnées estimées à 8,2 milliards de DH à fin 2009. Fitch souligne à ce niveau que la note intrinsèque reflète un niveau de fonds propres relativement faible. Elle reflète aussi une forte concentration de ses engagements clientèle, une certaine détérioration de la qualité d'actifs ainsi que des risques opérationnels accrus liés à la croissance rapide des années précédentes. Un «AA- (Maroc)» à long terme L'agence reconnaît par ailleurs à la banque son solide fonds de commerce domestique et sa performance adéquate. Fitch s'attend toutefois à une croissance modérée de la rentabilité d'Attijariwafa bank en 2011 et qui serait due essentiellement au ralentissement de son développement externe. Les performances de la banque risquent en effet d'accuser plus spécifiquement la hausse des provisions pour créances douteuses résultant de son exposition en Tunisie. Cependant, l'agence de notation estime que les résultats de la banque en 2011 seront suffisants pour provisionner les créances douteuses. Pour son refinancement, Attijariwafa bank s'appuie essentiellement sur ses dépôts clientèle, provenant en grande partie du Maroc et d'Europe. Parallèlement, Attijariwafa bank se voit confirmer ses notes nationales, qui suivent généralement celles du Maroc, «AA- (Maroc)» à long terme et «F1+ (Maroc)» à court terme. La première note est une fourchette haute de la catégorie investissement, et la deuxième la désigne comme ayant une capacité exceptionnellement forte dans la notation des crédits à court terme.