C'est le branle-bas de combat dans l'enceinte portuaire de Tanger Ville. Les responsables du port et de la Wilaya préparent un «grand évènement» qui va se solder par des «annonces stratégiques». De quoi s'agit-il exactement ? C'est aujourd'hui que doit être signée la convention de financement du projet de reconversion du port de Tanger Ville, selon des sources concordantes. Une convention qui va engager la nouvelle société d'aménagement récemment créée pour porter ce projet et suivre sa réalisation. Il y a quelques jours, le roi Mohammed VI recevait Abdelouafi Laftit pour le nommer à la tête de cette nouvelle entité. Qui va financer le projet ? Nos sources dressent une liste exhaustive des instances qui vont s'engager. Il s'agit en effet de l'Agence nationale des ports, la ville de Tanger, la Région de Tanger-Tétouan, l'Agence de développement des provinces du nord et le Fonds Hassan II. Tous vont mettre la main à la poche pour réussir cette reconversion. Mais rien ne filtre encore par rapport au montant à engager. En effet, nos sources confient que le montant exact n'est pas encore fixé. Ce sont les études qui seront menées pour la réalisation du projet qui détermineront la somme à consentir. Le montant du financement sera déterminé suite à des études. Il est vrai que des études préliminaires portent déjà une première conception de ce que va être la reconversion. Mais la nouvelle société d'aménagement dirigée par Laftit va mener ses propres études pour définir son modèle à elle. Quoi qu'il en soit, il est certain que le projet nécessitera un montant qui se compte en milliards de DH. C'est ce qui explique le nombre d'intervenants qui prennent part à son financement. Les premières esquisses du plan d'investissement seront annoncées durant cette journée. Selon de premières estimations, le démarrage des travaux est prévu pour fin 2012. L'idée est de laisser le temps nécessaire pour peaufiner les études, selon nos sources. Toutes proportions gardées, la reconversion du port de Tanger Ville, est pour la perle du détroit, ce qu'est l'aménagement de la vallée de Bouregreg pour Rabat et Salé. Il est vrai que le cœur du projet se situe au niveau de la zone portuaire de Tanger. En effet, la reconversion mettra fin au port traditionnel de passagers. Il sera remplacé, pour rappel, par un grand port pour accueillir les bateaux de croisière. Mais ce n'est pas tout. Dans l'enceinte du port, il est question de construire un port de plaisance de grande envergure, une zone touristique aux standards internationaux et un port de pêche moderne. Le projet ne se limite pas à l'enceinte portuaire. Selon nos sources, la reconversion s'étend également à la corniche de Tanger qui va être entièrement réaménagée. En plus, le projet comporte la mise en place d'une rocade routière qui facilitera la circulation autour du port. Mais la partie la plus structurante est celle de l'aménagement et la mise à niveau de la médina, jusque-là laissée à l'abandon. Du pain sur la planche pour Laftit Les grandes lignes de l'ensemble de ces projets seront inscrites, noir sur blanc, dans la convention de financement à signer aujourd'hui. Les engagements de financement vont être également arrêtés. La mission de Laftit ne sera pas de tout repos à la tête de la nouvelle société d'aménagement. Elle est comparable, toutes proportions gardées, à celle de Lamghari Essakl à Rabat. Encore faut-il savoir si Laftit aura également à chercher des investisseurs étrangers, notamment pour les projets touristiques et la gestion des ports de plaisance et de la station des croisières. Des sources proches du dossier parlent également de projets commerciaux, tel un centre commercial qui serait construit à la place de l'ancienne gare de Tanger. En tout cas, Laftit a encore deux ans pour finaliser les études relatives à la reconversion. C'est à lui de trancher s'il veut maintenir le concept préliminaire de la reconversion ou s'il va y introduire de nouvelles dimensions