Leur nouvelle association professionnelle s'assigne comme mission la «défense des intérêts de la profession, notamment l'institution d'un statut et la création d'un Ordre national». Scission au sein de l'Association marocaine des sages-femmes (AMSF), une ONG professionnelle vieille de plus de vingt ans. Une nouvelle structure vient d'être créée pour représenter la profession de sage-femme. L'assemblée générale constitutive de la nouvelle association, baptisée Association nationale des sages-femmes marocaines (ANSFM), s'est tenue samedi 15 janvier à Rabat. «L'AMSF ne répond plus aux attentes des sages-femmes. Nous voulons une association forte qui défend les intérêts de la profession de sage-femme, qui est actuellement en régression», indique Rachida Fadil, présidente de l'ANSFM, qui revendique l'amélioration de la réglementation qui régit cette profession. «Nous réclamons l'institution d'un statut à part entière pour les sages-femmes et la création d'un Ordre national qui veillera au respect de la déontologie mais également à protéger la profession des intrus. Actuellement, n'importe qui se proclame sage-femme», renchérit Rachida Fadil, notant au passage que cette profession était régie par le dahir de 1960 relatif à l'exercice des professions de médecin, pharmacien, chirurgien-dentiste, herboriste et sage-femme, qui a été révisé en 1993. La nouvelle association dit vouloir valoriser la profession. «Les sages-femmes sont un acteur incontournable dans la promotion de la santé reproductive. Elles jouent un rôle important. Toutefois, la profession ne jouit pas de la considération qu'elle mérite. Quand la parturiente ou le bébé décède, la responsabilité incombe souvent à la sage-femme. C'est pourquoi nous voulons une loi qui limite les responsabilités et les champs d'action de chaque acteur lors d'un accouchement ainsi que les actes que doivent effectuer les sages-femmes. Il faut savoir que lors de l'accouchement, il doit y avoir toute une équipe : gynécologue, anesthésiste… outre la sage-femme», poursuit cette professionnelle. Par ailleurs, l'ANSFM revendique le droit de contribuer à l'élaboration des politiques et stratégies en matière de santé reproductive. La présidente de l'ANSFM a élaboré une proposition de loi qu'elle a soumise au ministère de la Santé il y a plus d'un mois. Selon cette professionnelle, la proposition a eu un écho favorable auprès de Yasmina Baddou. En outre, la nouvelle ONG s'assigne comme mission la formation et l'encadrement des sages-femmes ainsi que la promotion de la qualité des soins obstétricaux et néonataux d'urgence. Pour développer son action, l'Association nationale des sages-femmes marocaines s'ouvre sur d'autres ONG nationales et internationales. L''ANSFM est actuellement membre de l'Association marocaine des sciences infirmières et techniques sanitaires (AMSITS), du Conseil international des infirmiers (CII) et de la Confédération internationale des sages-femmes (ICM).