Les investigations du ministère de l'Intérieur viennent de révéler la complicité de militaires avec des trafiquants opérant le long du mur de sécurité, après le démantèlement d'une cellule terroriste composée de 27 éléments dont un membre d'Aqmi. Mercredi dernier, le ministère avait annoncé la découverte de trois caches abritant un important arsenal de guerre à Amghala. Le ministre de l'Intérieur, Taïeb Cherqaoui, a indiqué mercredi que les armes découvertes à Amghala ont été introduites par des trafiquants s'activant à travers le mur de sécurité avec la complicité de militaires appartenant au 59e bataillon d'infanterie à Amghala. Les investigations menées ont démontré que ces trafiquants étaient en relation avec cinq éléments du 59e bataillon à Amghala (220 km de Laâyoune), qui facilitaient l'introduction de caisses de marchandises de contrebande, en contrepartie de sommes d'argent, sans vérification de la nature des objets introduits illégalement sur le territoire. Les caisses de marchandises et d'armes étaient transportées souvent à dos de chameaux à travers des chemins de trafiquants. Toutes les opérations transitaient par le point de contrôle sous la responsabilité des cinq militaires en question. Selon la même source, les recherches sont activement menées pour l'arrestation des trafiquants ayant introduit les armes. D'autre part, les militaires ayant été impliqués dans cette affaire seront déférés devant la justice. Selon une source proche du dossier, aucun autre élément ne peut être divulgué pour l'instant : «Les recherches et enquêtes se poursuivent toujours et sont sous le coup du secret judiciaire et sécuritaire». Mais un responsable du ministère de l'Intérieure a affirmé que des informations seront données à la presse au fur et à mesure que de nouveaux éléments seront disponibles. Mercredi dernier, le ministère de l'Intérieur avait annoncé la découverte de trois caches d'armes à Amghala. Il s'agit de 33 Kalachnikovs, 2 lance-roquettes (RPG), un mortier «hawn» et de 1.998 munitions de Kalachnikov. La découverte des trois caches d'armes dans la zone de Khang Zriba, près d'Amghala, à 35 km de la ceinture de sécurité, a eu lieu lors d'une opération de ratissage menée suite à des informations parvenues aux Forces Armées Royales (FAR). Pour rappel, les services de sécurité marocains avaient réussi à démanteler une cellule terroriste composée de 27 éléments dont un membre d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQqmi) chargé par cette organisation de créer une base arrière au Maroc et de préparer un plan pour y commettre des actes terroristes. Les membres de cette cellule encadrée par un citoyen marocain se trouvant dans les camps d'Al-Qaïda dans le nord du Mali, projetaient de perpétrer des actes terroristes à l'aide de ceintures explosives et de voitures piégées visant en particulier les services de sécurité et étrangers. Ils ont tenté de braquer des agences bancaires et des établissements de transfert d'argent à Casablanca et Rabat pour disposer des fonds nécessaires au financement de leur projet terroriste. La direction d'Aqmi a confié cette mission à un de ses éléments qui résidait au nord du Mali, afin de recruter et d'envoyer des volontaires aux camps d'Aqmi en Algérie et au Mali pour y effectuer des entraînements paramilitaires avant de retourner au Maroc pour exécuter leurs plans destructeurs en utilisant les armes découvertes près d'Amghala. Les services de sécurité ont arrêté 4 membres de cette cellule, à Figuig et à Ahfir, alors qu'ils s'apprêtaient à s'infiltrer en territoire algérien. Selon une source proche du dossier, aucun autre élément ne peut être divulgué pour l'instant et « les recherches et enquêtes se poursuivent toujours et sont sous le coup du secret judiciaire et sécuritaire».