Deux Français enlevés vendredi à Niamey ont été exécutés par leurs ravisseurs. L'enlèvement n'a pas encore été revendiqué, mais la piste d'Aqmi est sérieusement étudiée. Deux Français, Antoine de Léocour et Vincent Delory, ont été enlevés vendredi dans un restaurant de Niamey. «Quatre hommes portant des turbans et équipés d'armes automatiques ont fait irruption dans l'établissement. Trois sont allés directement à la table où les Français se trouvaient tandis que l'autre restait à l'entrée», raconte un témoin. Antoine de Léocour, qui travaillait pour l'ONG Aide médicale internationale, allait se marier au Niger et son ami Vincent Delory venait d'arriver pour l'occasion. Leurs corps ont été découverts sans vie au lendemain de leur enlèvement, à l'issue d'un affrontement entre leurs ravisseurs et les forces de sécurité près de la frontière malienne. L'information a été annoncée par une source au gouvernement nigérien, avant d'être confirmée par le ministère français de la Défense. Après le rapt, les forces nigériennes ont poursuivi les ravisseurs, appuyées par les militaires français présents dans la zone à cause de la présence d'autres otages. «Alors qu'ils se trouvaient dans la zone frontalière, l'opération engagée, coordonnée avec des éléments français présents dans la région, a permis à ces derniers d'intercepter les terroristes à la frontière avec le Mali et de neutraliser certains d'entre eux», a indiqué le ministère de la Défense. Les circonstances de la mort des otages reste encore peu claires et pourraient donner lieu à une polémique sur la manière dont l'opération a été menée.Ces exécutions interviennent six mois après le décès d'un autre otage, en l'occurrence Michel Germaneau. L'homme avait été tué en juillet dernier par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), en réponse à une opération militaire mauritanienne menée avec l'appui de l'armée française qui avait échoué à le retrouver. Cinq autres Français sont toujours gardés en otage depuis septembre par Aqmi, dans le nord du Niger, ainsi que deux autres étrangers. Le nouvel enlèvement de vendredi, au dénouement tragique, n'a pas encore fait l'objet de revendication, mais Al-Qaïda a menacé directement la France à plusieurs reprises. Un communiqué de l'Elysée condamne fermement l'acte, qualifié de «barbare et lâche». «Loin d'affaiblir notre détermination, cet acte odieux renforce notre engagement à combattre sans relâche la barbarie terroriste», indique le texte.