La filière des viandes rouges dans la région de l'Oriental et son élevage, comptent parmi les activités agricoles les plus importantes de la région. Elles constituent une des principales sources de revenu pour la population locale. Cette filière permet de dégager un revenu brut annuel de 920 millions de dirhams et produit pas moins de 15 millions de journées de travail. La majorité de l'effectif ovin se trouve dans la zone des hauts plateaux, notamment au niveau des provinces de Figuig, Jerada et Taourirt. Aux dernières statistiques, la région de l‘oriental abrite un effectif animal qui se chiffre à environ 2.953.500 de têtes (14 % du cheptel national), dominé par les ovins avec 2,3 million têtes, suivis des caprins, 564.000 têtes et enfin des bovins avec 89.500 têtes.Le cheptel de la région génère une production annuelle de 32.200 tonnes de viandes rouges dont 21.000 tonnes de viande ovine, 7.700 tonnes de viande bovine et 3.500 tonnes de viande caprine. Selon les responsables de la direction régionale de l'Agriculture que nous avons contacté, la filière des viandes rouges joue un rôle socioéconomique primordiale au niveau de la région de l'Oriental, puisque l'activité d'engraissement est très répandue dans la région. Elle concerne aussi les ovins et les bovins. Elle permet de satisfaire les besoins du marché régional en viandes rouges, avec des excédents qui sont écoulés dans d'autres régions du Royaume, notamment les ovins à l'occasion de l'Aïd Al Adha, précise la même source. Les besoins fourragers du cheptel sont assurés principalement par les parcours, notamment pour les ovins et les caprins dans les hauts plateaux, Tafrata et les zones de montagnes. Un apport non négligeable est fourni par les cultures fourragères, pratiquées au niveau des zones irriguées où l'on assiste à une exportation de biomasse fourragère, vendue sous forme de foin de qualité à des prix variables selon la conjoncture climatique. Lorsque ces deux sources alimentaires sont insuffisantes, le manque est comblé par l'achat des aliments de bétail. Toutefois, certaines contraintes subsistent toujours et entravent le développement et la valorisation de cette filière. Il s'agit notamment de la faible productivité du troupeau ovin, la non-maîtrise des techniques d'alimentation, l'absence d'un circuit adéquat de commercialisation, l'existence d'une multitude d'intermédiaires, l'absence d'infrastructures modernes de valorisation des viandes rouges. Les conditions climatiques sévères et récurrence de la sécheresse, le coût élevé de la production, et l'insuffisance des infrastructures d'accès et d'utilisation des parcours, sont autant de faiblesses, que de développement à mettre en perspective. Le ministère de l'agriculture en a conscience. Dans le but d'informer et de sensibiliser les éleveurs de la région, les mesures apportées sont nombreuses. Elles s'inscrivent d'ailleurs dans le cadre du Plan Maroc Vert, pour la promotion de la production des viandes rouges. La direction régionale de l'agriculture organise ce vendredi à Berkane, une journée d'étude, en partenariat avec l'association nationale des producteurs des viandes rouges (ANPVR) et l'association des éleveurs des bovins dans la basse Moulouya. L'accent sera mis aussi sur les mesures prises, afin d'assurer un meilleur encadrement des éleveurs, notamment dans les domaines de l'alimentation, de la santé animale et de l'insémination artificielle. Les projets d'agrégation retenus au niveau de la région de l'Oriental dans le cadre du Plan de développement agricole, portent sur la création d'un abattoir moderne à Ain Béni Mathar pour un coût avoisinant les 412 millions de DH, l'intensification de la production des viandes rouges au niveau de l'abattoir de Taourit, et la création de deux unités d'engraissement des taurillons, à Driouch et Boughriba, pour un investissement global de 9,72 millions de dirhams. Le volume des investissements programmés à l'horizon 2020 dans la région de l'Oriental dans le cadre du Plan Maroc Vert, rappelle-t-on, s'élève à 9,122 milliards de dirhams, dont 63,4 % sont à la charge de l'Etat, soit un taux moyen d'investissement de 760 millions de dirhams par an. Plus de 75 projets intéressant différentes filières de production végétale et animale, et des actions transversales, seront ainsi réalisés, et pas moins de 50.000 agriculteurs sont concernés par ce plan régional, et ce, dans le but de renforcer et de valoriser l'ensemble du potentiel agricole de la région.