Le secteur de la sécurité électronique a tenu son salon du 15 au 18 décembre à Casablanca. Un secteur en plein boom, mais d'immenses défis liés à la réglementation planent autour de la filière. C'est une niche business à haut potentiel », affirme un exposant au salon dédié au secteur de la sécurité électronique, des équipements de sécurité et des solutions sécuritaires hautement technologiques, organisé du 15 au 18 décembre à Casablanca. Ce qui frappe d'emblée, c'est que parmi la trentaine d'exposants marocains, on ne trouve que des entreprises de Casablanca, et une dizaine d'exposants étrangers intéressés par ce business, encore jeune et à ses débuts au Maroc, mais avec un volume d'affaires estimé autour de 5 milliards de DH pour 2009. Cette branche a affiché un taux de croissance estimé dans une fourchette comprise entre 12 et 20% par les professionnels du secteur sur les trois dernières années. Raisons de ce bond : d'une part, un souci grandissant des entreprises marocaines de doter leurs structures de systèmes de sécurité ; d'autre part, ce secteur s'est imposé dans les projets immobiliers et hôteliers de standing, et dans cette optique, les grands projets développés au Maroc engendreront du business pour cette niche. En 2005, on comptait à peine une vingtaine d'importateurs -distributeurs- installateurs, ils sont aujourd'hui quelque mille prestataires de services. On y trouve de tout : vidéosurveillance intelligente, systèmes de détection incendie, contrôle d'accès multisites, solutions vidéos IP, entre autres. Il existe un nombre important d'importateurs, dispatchés sur une vingtaine de pays. Cette effervescence et cette diversification de l'offre ne sont malheureusement pas accompagnées par un déploiement réglementaire ni des barrières non-tarifaires. Le but étant de protéger les investissements des PME marocaines à ce niveau. Plusieurs d'entre elles se sont retrouvées avec des caméras restituant des enregistrements de faible qualité ; irrecevables en cas de recours légal. Dans ce contexte marqué par une explosion de la demande au niveau des entreprises, nombreux ceux qui se sont improvisés installateurs et bureaux d'études. « Il n'est pas rare de trouver qu'une PME ayant opté pour une solution de vidéosurveillance se voit proposer le double de ce qu'il lui faudrait en caméras ou en capteurs de mouvements, à titre d'exemple », nous confie un exposant de matériels de vidéosurveillance présent au Sécurité Expo 2010. Un surcoût pour la PME marocaine, dû au manque de réglementation et de contrôle, qui laisse la porte ouverte à n'importe qui de prester des solutions de sécurité aux entreprises. D'où l'utilité d'installer des mesures garde-fou, comme le fait de s'assurer de la moralité des nouveaux venus dans le secteur, par exemple, ou de leur degré de technicité. De fait, il n y a que « très peu de bureaux d'études spécialisés en ingénierie de sécurité au Maroc », poursuit-il. Dans une déclaration à la MAP, Abdellah Nejjar, directeur de la qualité et de la surveillance du marché au sein du ministère du Commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies, reconnaît à la sécurité sa place à part entière, que ce soit au sein d'entreprises publiques ou privées. C'est justement pour cela qu'il devient crucial de réglementer, de clarifier la loi sur l'accès à cette activité et de développer un savoir-faire marocain en la matière.