Avec le protocole de Sao Paolo adopté, le Maroc s'ouvre aux pays du Mercosur. Les entreprises brésiliennes ciblant le marché européen invitées à le faire à partir du hub Maroc. Hatim KHALID E n adoptant jeudi le protocole de Sao Paolo, le Maroc s'ouvre un accès à un marché de 2 milliards de consommateurs. Le SGPC (système global de préférences commerciales) fait partie de ces alliances économiques inédites venues doper la coopération Sud-Sud et englobe, outre le Maroc qui vient d'y adhérer, le Brésil, l'Argentine, l'Inde ou encore l'Indonésie : le gratin des économies émergentes et un volume de marché estimé à 1.000 milliards de dollars. Ce qui risque de surprendre, c'est que le processus de viabilisation et de mise en pratique de l'ouverture commerciale entre les pays adhérents du SGPC pourrait s'opérer avec une grande célérité. Des sentiers déjà battus Et pour cause, sur initiative conjointe du Brésil et de l'Argentine, plus de 47.000 lignes tarifaires ont été identifiées. Les pays du Mercosur en proposent quelque 6.700 ; le Maroc pour sa part, propose plus de 12.000 lignes tarifaires. Les sentiers semblent déjà battus, il ne manque qu'une volonté politique pour doper tout cela. Ce qui se confirme aujourd'hui avec cette adhésion marocaine au SGPC, ainsi qu'avec les déclarations du ministre brésilien en faveur d'une consolidation des relations maroco-brésiliennes dans le court et le moyen termes. Le canevas du protocole invite les pays à soumettre leurs concessions tarifaires. Au terme du 3e scycle de négociations, les participants se sont engagés à exploiter toutes les opportunités que peuvent offrir les lignes tarifaires déjà existante. La participation du ministre marocain du commerce extérieur, Abdellatif Maâzouz, au 3e cycle SGPC fait suite à la récente visite au Brésil de Mohammed Reda Chami, ministre du commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies Le ministre avait alors invité les entreprises brésiliennes à saisir les opportunités d'investissements offertes dans le secteur de l'agroalimentaire, mais également dans celui de l'automobile suite à l'implantation du constructeur automobile Renault à Tanger. En effet, face à la rareté de fournisseurs locaux de pièces de rechanges et d'équipements capables de supporter le carnet de commandes du constructeur français, les fournisseurs brésiliens se retrouvent en pôle position pour décrocher cette manne de business grâce à leurs coûts et la forte présence de Renault au Brésil. Dans la même optique, le timing choisi par l'OCP (office chérifien des phosphates) n'est pas fortuit. En effet, le Brésil est devenu, en quelques années à peine, l'un des meilleurs clients de l'OCP. Ses importations ont totalisé 2,3 milliards de DH en 2009 en dérivés de phosphates. Il est bien loin le temps où les échanges entre le Maroc et le Brésil ne chiffraient qu'à peine 1 milliard de DH, c'était en 1990. En 2009, les échanges entre les deux pays ont atteint 8,44 milliards de DH. Avec l'effet percuteur que le protocole de Sao Paolo va impulser à nos échanges économiques avec les pays du G77 en général et avec le Brésil en particulier, 2011 pourrait bien être teintée «carioca». La politique de diversification des partenaires économiques du Maroc menée par le gouvernement prend l'une de ses formes les plus significatives en optant pour des marchés dont les économies connaissent une croissance élevée, à l'image du Brésil et de l'Inde, les poids lourds du SGPC.