Vous venez d'être désigné ambassadeur de la Pologne au Maroc. Quelles sont vos priorités du moment ? La coopération économique est une priorité. Il y a de véritables possibilités d'échanges commerciaux entre les deux pays mais pour l'instant ils sont très timides. En 2008, ces échanges ont enregistré un montant global de 500 millions d'euros. Ce n'est pas suffisant. L'objectif est donc de pousser les investisseurs des deux pays à multiplier ses échanges. Très peu d'investisseurs polonais viennent s'installer au Maroc. Quelles sont les raisons de ces réticences ? Il est vrai que les investisseurs sont timides et hésitent à venir s'installer dans votre pays pour lancer des affaires mais il doit y avoir des raisons qui ne les encouragent pas à le faire. Je crois que la raison principale derrière cette réticence c'est le manque d'informations. Les investisseurs polonais ne connaissent pas suffisamment le marché marocains. La majorité pense que ce marché est dominé par les entreprises françaises et espagnoles. Les investisseurs polonais se disent qu'il n'y a peut-être pas de place pour eux. Il y avait avec votre prédécesseur un projet de programme de libéralisation des services. Y a-t-il eu du nouveau dans ce dossier ? Il y a à peine un mois que je suis ambassadeur et je n'ai pas encore eu le temps d'étudier tranquillement ce dossier de la libéralisation des services. Mais je pense qu'il y a plusieurs opportunités et plusieurs options qui peuvent être envisagées pour favoriser les échanges commerciaux entre les deux pays. Mais ce qu'il faut savoir c'est que si libéralisation il y aura, ce sera dans le cadre de l'Union européenne, puisque depuis que nous sommes membres de l'Union, nous sommes tenus par un certain nombre d'obligations. Comment l'ambassade de Pologne peut-elle contribuer à changer cette mentalité chez les investisseurs de son pays ? Pour séduire les investisseurs polonais au Maroc, on essaie de changer cette conscience qui ne correspond pas tout à fait à la réalité. Il y a plusieurs opportunités dans l'énergie renouvelable, l'industrie pharmaceutique et les produits agricoles. Le marché est donc ouvert aux Polonais. J'ai assisté dernièrement à une rencontre à Casablanca. L'objectif de cette rencontre était d'identifier les secteurs porteurs au Maroc. Concrètement pour séduire les investisseurs polonais, nous pensons ouvrir un centre de promotions des investissements dans les locaux de l'ancien consulat de la Pologne à Casablanca, fermé il y a deux ans pour des raisons financières. Il y a très peu de touristes polonais qui visitent le Maroc. Pensez-vous que la ligne Casa-Varsovie va améliorer la situation ? Le nombre de touristes a augmenté. Ils étaient 500 touristes au début des années 70, ils sont aujourd'hui 40.000 qui visitent le Maroc annuellement. C'est donc une croissance considérable. C'est vrai que la Tunisie compte 100.000 touristes polonais parce que le Maroc est plus cher. Il faut savoir que les touristes qui viennent visiter le Maroc, sont des personnes de qualité. Le cru est composé dans la majorité de personnes aisées qui ont les moyens de s'offrir un voyage au Maroc. Quelles sont les échos de la ligne Casa-Varsovie ? C'est une ligne marocaine, c'est aux autorités marocaines de faire son évaluation. Mais je pense qu'elle est profitable pour les deux pays. Entretemps, je peux vous dire qu'il est très difficile de trouver un billet d'avion Varsovie-Agadir. Le dossier du Sahara fait partie des enjeux importants pour le Maroc. Que pensez-vous du plan d'autonomie proposé par le Maroc ? Le plan d'autonomie est un bon plan de départ. Nous sommes pour la solution pacifique et pour la continuité de la mission de Christopher Ross, l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU au Sahara. C'est tout ce que je peux dire pour l'instant sur le sujet. La crise financière serait l'une des raisons sur la probable fermeture de l'ambassade de Bulgarie au Maroc. La Pologne sera t-elle soumise à la même situation ? Tout d'abord, l'information sur la fermeture de l'ambassade de Bulgarie n'a pas été confirmée. Je viens de parler avec Madame Kathia, l'ambassadrice, elle déclare que ce sont des rumeurs et qu'aucune fermeture de l'ambassade n'est prévue. Concernant la Pologne, je précise qu'il n'y a aucune difficulté financière et qu'aucune restriction de budget n'est prévue. La Pologne capitalise beaucoup sur la coopération culturelle. En quoi cela est important dans les relations bilatérales. Pourquoi cet intérêt pour la Culture ? La coopération culturelle entre les deux pays est assez riches. C'est à l'image du passé culturel entre les deux pays. En 1792 un aristocrate polonais Pototsky avait publié le premier livre sur le Maroc. En 2012 nous aimerions commémorer cet événement à travers un colloque et une exposition. Nous venons à peine d'organiser une semaine de films polonais à Martil. Le consul honoraire à Casablanca aimerait à son tour, organiser une semaine de films marocains en Pologne. L'ambassade de Pologne au Maroc est très active sur le plan culturel. Y a-t-il un projet de création d'un centre culturel polonais comme vos voisins russes ? Le Centre culturel russe est un héritage soviétique de l'ère soviétique. Mais la Pologne n'a pas de projet de création d'un centre culturel.