Le 28 octobre, Madrid a abrité une réunion du Groupe européen de producteurs de tomates. Une entité qui a vu le jour le 4 novembre 2004. A l'issue de cette rencontre, les participants ont convenu de la création d'un «front commun» pour bloquer la ratification du nouvel accord agricole entre le Maroc et l'UE. Le lobby agricole européen maintient la pression. L'objectif bien annoncé : faire le nécessaire pour bloquer l'accord agricole entre le Maroc et l'Union européenne. Le 28 octobre, Madrid a abrité une réunion du Groupe européen de producteurs de tomate. Une entité qui a vu le jour le 4 novembre 2004 et constituée d'organisations agricoles de France, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Pologne et bien entendu d'Espagne, véritable fer de lance de cette union. A l'issue de cette rencontre, les participants ont convenu de créer un «front commun» pour bloquer la ratification du nouvel accord agricole entre le Maroc et l'UE. Un accord qui devrait normalement être adopté par le Parlement européen d'ici la fin de l'année. Pour mémoire, le document est actuellement au Parlement de Strasbourg pour examen. En attendant cette date, l'heure est à la mobilisation chez le lobby agricole européen. Il compte saisir ses gouvernements respectifs pour bloquer toute augmentation du contingent des produits agricoles marocains, et notamment les tomates, sur le marché européen. Ce lobby agricole concentre le gros de son artillerie sur le Parlement européen, puisque c'est justement à Strasbourg que les anti-Maroc sont en nombre assez fort pour un éventuel blocage de l'accord ou son report de quelques mois, comme c'était le cas durant la présidence espagnole de l'Union européenne entre janvier et juin 2010. Avec la mobilisation des associations européennes de producteurs de tomate, l'accord agricole se politise, notamment en Espagne. Il représente désormais une carte électoraliste entre les mains des milieux conservateurs, au même titre que Sebta, Mélilia, le Sahara ou l'immigration illégale. Le Parti Popular de Mariano Rajoy en fait d'ailleurs son sujet de prédilection qui alimente sa machine de guerre contre le PSOE au pouvoir. Une tactique bien payante, puisqu'il grimpe dans les sondages. Fin 2010, on saura alors si la mobilisation du lobby agricole européen a porté ses fruits. Une chose est sûre, l'UE ne donne rien gratuitement. En revanche, le Maroc n'est pas dépourvu de cartes. Le renouvellement de l'accord de pêche, qui expire en mars 2011, est une option qui inquiète les armateurs espagnols.