Interview Le Général de brigade Philippe Schneider, commandant du régiment de cavalerie de la Garde républicaine Invitée d'honneur de la 3e édition du Salon du cheval d'El Jadida, la France nous livre trois spectacles inédits conduits par le régiment de cavalerie de la Garde républicaine. Une invitation riche en significations. Rencontre avec le Général Schneider, commandant de ce prestigieux régiment. Pouvez-vous nous raconter, en quelques mots, l'histoire de la Garde républicaine française ? Si la Garde républicaine est l'héritière de tous les corps francs, puis du guet royal qui se sont succédé pour assurer la protection de la ville de Paris, elle est aujourd'hui l'héritière directe de la Garde municipale de Paris créée en 1802 par Bonaparte, alors Premier Consul. La Garde républicaine entre dans son acception contemporaine lorsqu'elle est rattachée à la gendarmerie nationale en 1849. Son organisation actuelle date de la réforme de 1979, avec désormais deux régiments d'infanterie, le régiment de cavalerie, l'orchestre et, depuis 1994, le chœur de l'Armée française. Quelle formation ont les cavaliers et combien sont-ils ? Les cavaliers reçoivent tous une formation de 4 mois au centre d'instruction de Saint-Germain-en-Laye, où ils apprennent les bases de l'équitation militaire sur le plan pratique et théorique. Equitation classique, équitation en armes, hippologie, intervention professionnelle à cheval constituent les principales matières enseignées. Les éléments montrant des dispositions avérées suivent ultérieurement le cours des sous-maîtres durant une année, au centre d'instruction, afin de devenir des formateurs au sein des unités de marche. Chaque formation spéciale (tandems, carrousel, reprise des 12) organise des séances d'entraînement hebdomadaires afin de garder un niveau d'exécution optimal. S'agissant du Salon du cheval d'El Jadida, 36 cavaliers font le déplacement. C'est la première fois que la Garde Républicaine est invitée au Maroc.Quelle est la portée d'un tel évènement pour la France comme pour le Maroc ? L'Armée française a tissé des liens étroits de respect mutuel avec le Maroc, notamment au travers de l'action du maréchal Lyautey auquel le sultan Moulay Youssef fit l'honneur d'une visite en 1926, alors que Lyautey s'était retiré sur ses terres de Lorraine. Nous gardons aussi tous en mémoire l'hommage rendu par le Sultan au Maréchal lorsque le décès de ce dernier est annoncé en 1934. Un an après, son corps est inhumé à Rabat avant de venir reposer dans la chapelle de l'hôtel des Invalides à Paris en 1961. Au titre de ces liens historiques et de ceux naturels qui unissent les deux homologues que sont la Garde royale et la Garde républicaine, cette visite revêt en effet une portée symbolique manifeste tant dans l'accueil fraternel de nos camarades marocains que dans le fait de participer à la représentation de la France. Plus récemment, des liens de coopération bilatérale se sont tissés entre les gendarmeries marocaine et française dans des domaines aussi variés que la police judiciaire, la sécurité routière, les moyens aériens, le GIGN. Enfin, il est à noter le déplacement au Maroc, en juin dernier, des stagiaires de l'école des officiers de la gendarmerie nationale. Cela est-il représentatif d'une nouvelle relation culturelle, sportive ou même économique, entre la France et le Maroc ? Pour ce qui concerne la Garde républicaine, ce déplacement correspond à une période de collaboration fructueuse reposant sur des liens anciens. Depuis mars dernier et pour une année, un officier supérieur-vétérinaire de la Garde royale est en échange auprès du service vétérinaire de la Garde républicaine. De la même façon, depuis la fin de l'été, un officier et un sous-officier de la Garde royale sont stagiaires au centre d'instruction du régiment de cavalerie de la Garde républicaine afin d'obtenir leur diplôme de moniteur d'équitation en juin 2011. Ces rapprochements qui se passent dans d'excellentes conditions portent la marque de liens forts et naturels qui pourront s'épanouir en fonction des besoins et des capacités de chacun. Sur le plan sportif, l'expérience de la Garde républicaine au niveau national et international dans les 3 disciplines olympiques constitue une richesse potentielle appréciable. Il en est de même, sur les plans militaire et culturel, avec l'expertise détenue par les ouvriers spécialisés (artisans bourreliers, selliers, casquiers…) de nos institutions respectives. Quelles ont-été les contraintes auxquelles vous avez dû faire face ? Les contraintes rencontrées ont concerné principalement le déplacement d'un nombre important de chevaux sur une longue distance. Cependant, une bonne collaboration entre les deux pays a permis de mener à bien l'acheminement des chevaux de la Garde républicaine et l'accueil attentionné de l'organisateur a favorisé leur acclimatation en douceur.