L'Agence internationale de l'énergie a revu à la baisse la demande pétrolière mondiale de 2011. A l'annonce de ce rapport, les prix du pétrole ont retrouvé hier le chemin de la hausse. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a révisé hier à la hausse la demande pétrolière mondiale pour cette année mais a revu à la baisse celle de 2011. L'Agence a en effet augmenté de 260.000 barils par jour (bpj) sa prévision de croissance de la demande en 2010, pour la porter à 2,15 millions de barils par jour, tandis qu'elle a réduit celle de 2011 de 60.000 à 1,21 million bpj. Dans son rapport mensuel, l'AIE indique également qu'elle anticipe une demande pétrolière mondiale de 88,16 millions bpj en 2011, contre 86,94 millions bpj en 2010. « Le marché devrait rester plutôt bien approvisionné jusqu'au milieu de l'année prochaine au moins », a déclaré David Fyfe, qui dirige la division marchés et industrie pétrolière de l'AIE. « Si l'hypothèse de croissance du PIB la plus faible se concrétise, cela aura pour effet de réduire la demande de façon spectaculaire et le marché serait alors très bien approvisionné tout au long de 2011 ». L'AIE a également annoncé que les raffineries pétrolières traiteraient en moyenne 73,8 millions bpj de brut au niveau mondial durant le dernier trimestre de cette année, soit 120.000 bpj de moins par rapport à sa prévision du mois dernier mais 1,4 million bpj de plus qu'au dernier trimestre 2009. Au troisième trimestre 2010, les raffineries ont traité 75,3 millions bpj en moyenne. Par voie de conséquence, à l'annonce de ce rapport, les prix du pétrole ont retrouvé hier le chemin de la hausse, à la faveur d'un nouvel accès de faiblesse du billet vert et d'une révision à la hausse des prévisions de la demande mondiale de l'AIE pour 2010. Ainsi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait hier vers 10h à 84,49 dollars sur l'InterContinental Exchange de Londres, en hausse de 99 cents par rapport à la clôture de mardi. A la même heure, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour la même échéance gagnait 1,23 dollar à 82,90 dollars. Mais si les cours du brut restent fortement corrélés à l'évolution du dollar, les fondamentaux de l'offre et de la demande viennent également soutenir les prix, notaient des analystes. Les importations chinoises de brut ont fortement progressé en septembre, pour atteindre plus de 5 millions de barils par jour, un niveau record illustrant la vigueur de la demande de la Chine, locomotive de la reprise mondiale. En outre, ce rapport mensuel était particulièrement scruté au lendemain du léger relèvement par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de sa prévision de la demande mondiale de brut pour 2010, motivé par une « croissance plus forte que prévu au premier semestre de cette année, soutenue par les programmes de relance économique ». Les investisseurs attendent désormais le début aujourd'hui d'une réunion à Vienne du cartel, qui devrait maintenir inchangés ses quotas de production mais pourrait appeler ses membres à mieux les respecter. Le Département américain à l'énergie (DoE) publiera aussi aujourd'hui son rapport hebdomadaire sur les réserves pétrolières des Etats-Unis, décalé en raison d'un jour férié lundi.