La création d'«une ceinture verte» autour de Nouakchott s'inscrit dans le cadre de la lutte contre la désertification menée depuis plusieurs années par le gouvernement. Chaque année, le désert gagne 6 à 9 kilomètres en Mauritanie. Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz,a planté ce samedi 21 août le premier arbre d'une importante opération de reboisement. Destinée à la création d'une « ceinture verte » autour de la capitale Nouakchott, cette action mobilisant les membres du gouvernement, les fonctionnaires et les membres de la société civile vise à stopper l'avancée du désert. Le site internet du ministère de l'Environnement indique qu'il s'agit d'une opération de plantation de 200.000 arbres sur une superficie de 500 hectares, d'ici la fin de l'année. Pour mener à bien cette action de reboisement, tous les «citoyens volontaires» étaient appelés à rejoindre les équipes du ministère. «Il s'agit d'une opération citoyenne, la première du genre qui constituera l'un plus grands chantiers publics» de Mauritanie, affirme un communiqué du ministère de l'Environnement. Bâ Housseynou Hammady, ministre chargé de l'Environnement, explique les enjeux de cette opération : «Notre objectif est de mettre une ceinture verte tout autour de Nouakchott pour protéger la ville et en même temps, avoir une ceinture verte qui a un caractère économique. Ce projet va générer 9 000 emplois. On a choisi des plantes, tels que l'acia Sénégalis, gomme arabique qui est très recherchée, surtout au niveau pharmaceutique. Il y aussi d'autres bois qui donnent du bois de chauffe, ce qui est important pour la population à faible revenu ». Derrière ce lancement, vingt-cinq ONG travaillent depuis maintenant un mois et demi à la mise en place de petites haies, pour protéger du vent et du sable les 200.000 arbres qui vont être planter autour de la capitale. «Le démarrage de ce programme qui va se poursuivre sur les quatre prochaines années permettra de planter plus d'un million d'arbres sur 2.000 ha autour de Nouakchott, ce qui contribuera à protéger la ville contre l'avancée des dunes de sable et contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique par la séquestration du carbone» indique le communiqué du Ministère. Comme l'explique au Soir-Echos Mohamed Lafdal, Directeur de la Programmation Environnementale, «sur le plan sous régional et international, cette opération trouve ses articulations avec le projet de la Grande Muraille Verte (prévoyant plus de 7 100 km de verdure entre Dakar et Djibouti à travers ces onze Etats) et des objectifs des conventions internationales sur la désertification, la biodiversité et le changement climatique». Comme le souligne le rapport de la FAO «La Lutte contre l'ensablement. L'exemple de la Mauritanie» publié en juin 2010, la Mauritanie est l'un des pays du Sahel les plus touchés par les sécheresses successives depuis 1968. Cette situation climatique inquiétante affecte le pays, mettant en péril sa sécurité alimentaire, la préservation de ses ressources ainsi que ses conditions socio-économiques. Le rapport fait également état de l'appauvrissement progressif de la population à 70% rurale, du fait de la diminution des ressources en eau, terres arables, pâturages et forêts. Le lancement de la création d'une ceinture verte autour de Nouakchott ce samedi n'est pas un coup d'essai pour le gouvernement mauritanien. La lutte contre la désertification est une priorité nationale et plusieurs plans d'actions ont déjà été établis dans ce but. De 1975 à 1992, une première ceinture verte avait été mise en place autour de Nouakchott sur 750 hectares, mais du fait de l'évolution rapide de la population urbaine, le projet avait dû être réévalué.