Alger s'ouvre à la distribution moderne. Ouverture d'un centre commercial et de loisirs. I nitié en 2007, le chantier du plus grand centre commercial du Maghreb a ouvert ses portes cette semaine à Alger dans le quartier d'affaires de la capitale, idéalement situé entre le centre-ville et l'aéroport. Avec un hypermarché, quelque 100 enseignes nationales et internationales, un cinéma multiplex et une offre complète de services et de loisirs, le centre Bab Ezzouar ancre la capitale algérienne dans le monde de la consommation moderne. Uno, le plus grand hypermarché du pays présent à Bab Ezzouar avec une superficie de 7200 mètres carrés est, comme on pourrait s'en douter, une émanation du groupe Cevital, conglomérat algérien présent dans la plupart des secteurs de l'agroalimentaire, de la distribution automobile, de la presse et de l'informatique entre autres. Cevital est la seconde entreprise algérienne par le chiffre d'affaires, juste derrière Sonatrach. La Société des centres commerciaux d'Algérie (SCCA), société de droit algérien comptant dans son tour de table trois groupes d'investisseurs dont deux locaux et un suisse, est le maitre d'oeuvre de ce chantier. Pour la SCCA, ceci n'est qu'un édbut. Des projets sont déjà dans les cartons pour Oran, Sétif, Tlemcen mais aussi au Maroc (voir notre entretien exclusif avec Alain Rolland le PDG de la SCCA dans l'édition de lundi prochain). S'étalant sur 45.000 mètres carrés plus deux tours de bureaux de 20.000 mètres carrés, pour un investissement de 70 millions d'euros, le nouvel édifice promet de métamorphoser l'aspect de la ville blanche. Son positionnement, conformément au modèle de tous les centres commerciaux de la planète, est celui d'un espace de vie et de détente où l'on peut allier shopping, loisirs mais aussi travail. Déjà plus de 1.500 emplois ont été créés pour le fonctionnement de Bab Ezzouar, sans compter les entreprises qui viendront certainement s'installer dans les tours prévues à cet effet et qui feront certainement glisser le centre-ville vers cet axe. Ce nouveau temple de la consommation, qualifié de « place du village » par ses promoteurs, jouera le rôle de phare dans la région pour concrétiser l'attractivité de la destination algérienne. Son architecture qui tranche avec celle du reste de la ville est un symbole important de l'engagement de l'Algérie dans la voie de la modernité. Conscients des enjeux de la globalisation, ses dirigeants ont pris le train de la société de consommation pour apporter aux Algériens une ouverture supplémentaire sur le monde. Avec ses 34 millions d'habitants d'habitants dont 5 dans la capitale, l'Algérie représente un potentiel énorme pour les investisseurs locaux et internationaux. Selon ses promoteurs, le niveau de vie local n'est pas un frein pour le succès du lieu compte tenu des comparaisons faites avec d'autres pays comme la Chine ou la Russie. En tous les cas, comme dans les pays cités, l'implantation d'un centre commercial, en particulier lorsqu'il possède le caractère novateur de Bab Ezzouar, entraîne systématiquement une croissance, même limitée au départ. Sur le plan politique, une lecture optimiste donnerait à croire que, arithmétiquement parlant, l'ouverture insufflée par Alger finira par déborder sur le côté ouest de sa frontière et que la nécessaire intégration maghrébine saura s'imposer au-delà des clivages rétrogrades qui s'opposent à la croissance de toute une région. C'est dans notre diversité qu'il faut chercher notre complémentarité et c'est dans l'assurance de la stabilité de notre avenir qu'il faut inscrire chacun de nos pas.