Le statu quo. C'est la situation qui caractérise la Fédération marocaine des caricaturistes. Après l'assemblée constitutive tenue en juin dernier à Tanger, plus de nouvelles sur cette institution. Le président de cette structure, Abdellah Dahdouh déclare que la création de cette fédération est compromise. La raison ? «Pour constituer cette fédération et pour qu'elle soit légale, nous avons besoin du casier judiciaire de tous les caricaturistes, cela fait plus d'un mois que j'ai exigé ce papier, mais personne ne me l'a remis», témoigne celui qui signe ses dessins dans un quotidien de la place. Ce dernier ajoute, que ce papier doit être retiré du tribunal et que c'est une procédure toute simple. «Même si tous les caricaturistes présents à Tanger lors de la deuxième rencontre nationale des caricaturistes en juin et suite à laquelle nous avons décidé de créer cette fédération disent être tous soutenir ce projet, ils ne tiennent pas leur engagement», regrette Dahdouh. Ce dernier a comme l'impression que les caricaturistes marocains ne sont pas encore prêts à fonder cette fédération. «Malheureusement, les paroles ne sont pas suivies d'actes», souligne le président de cette fédération qui tarde à voir le jour. Du côté des caricaturistes c'est un autre discours. Le caricaturiste Aassid souligne quant à lui que les dessinateurs de presse sont très occupés et que le fait de ne pas avoir retiré ce casier judiciaire du tribunal est dû à un manque de disponibilité. «Vous savez, la plupart des caricaturistes du Maroc travaillent dans plusieurs journaux et magazines à la fois et donc ils n'ont pas le temps d'aller récupérer ce document, mais cela devrait se faire incessamment», rassure Aassid. En tout cas, Abdellah Dahdouh semble avoir trouvé la solution de rechange si jamais les caricaturistes, onze en tout, ne se décident pas à lui remettre le fameux sésame. «Etant donné que les caricaturistes de la région nord ont été les seuls pour l'instant à récupérer le casier judiciaire, nous avons pensé créer d'abord l'Association des caricaturistes localement à Tanger, en attendant de rassembler tous les documents nécessaires à la création de la fédération nationale des caricaturistes», confie Dahdouh dans des propos au Soir échos. Ce dernier précise que cette fédération devait avoir comme objectif non seulement de défendre les droits des caricaturistes marocains, mais aussi de parler de leurs préoccuppations et de dévoiler leur travail à travers l'organisation de plusieurs évènements. Pour les carcaturistes c'est aussi le seul moyen d'intégrer la Fédération internationale des caricaturistes. «Pour pouvoir publier nos caricatures à l'étranger nous devons être constitués en Fédération nationale avant d'aspirer faire partie d'une confédération internationale», déclare Aassid. Parmi les revendications des caricaturistes marocains, plusieurs sont citées, comme par exemple leur accorder plus de place et de valeurs dans les journaux et les magazines au Maroc, augmenter leurs salaires et professionnaliser davantage cette structure.