Depuis dimanche, Wikileaks publie des documents classés secrets sur des bavures, des exécutions sommaires et autres crimes de guerre commis par l'armée américaine dans sa guerre en Afghanistan. mohamed jaabouk Wikileaks fait l'actualité internationale. Créé en 2007, ce portail s'est fait une spécialité : collecter les informations secrètes et confidentielles. Ces révélations sur la sale guerre en Afghanistan a propulsé Wikileaks au premier rang des fournisseurs d'informations, reléguant ainsi les agences de presse au second plan. Depuis le dimanche, Wikileaks publie des documents jusque-là classés secrets sur des bavures, des exécutions sommaires sans jugement et autres massacres de civils commis par l'armée américaine dans sa guerre contre les Talibans . Un terrorisme d'Etat qui a, auparavant, fait ses preuves en Irak. Les similitudes sont criantes, seuls diffèrent les noms des localités et la nationalité des victimes. Florilège. Le quotidien britannique The Guardian a fait état des exécutions commises par Task Force 373, une unité spéciale de l'armée américaine dédiée à la poursuite de quelque 2000 figures des Talibans, au lieu de les arrêter pour être ensuite jugés, les membres de la Task Force 373 choisissent tout simplement de les éliminer. Une élimination qui ne se fait pas sans des dommages collatéraux : des enfants, des femmes, des hommes civils et même des policiers afghans ou encore des soldats canadiens tués par des «balles amies». Le 11 juin 2007, la Task Force 373 a pour mission de capturer ou tuer un leader taliban, nommé Qarl Ur-Rahman qui se cache dans une vallée proche de Jalalabad. Une fois sur place, il faisait nuit. La mission ne s'est pas déroulée comme prévu, le taliban n'a pas été tué. En revanche, c'est un policier afghan qui a succombé aux balles de l'équipe de Task Force 373. La multiplication de ses bavures a finalement incité les Nations-Unies à bouger. Mai 2008, Philip Alston, le rapporteur spécial de l'ONU aux droits de l'Homme est envoyé en Afghanistan pour mener des investigations sur les rumeurs relatives aux exécutions extrajudiciaires de leaders Talibans commis par les membres de la Task Force 373. En dépit de cette mission, l'ONU n'exempte de toute responsabilité dans la sale guerre en Afghanistan. La même passivité de l'ONU en Irak se reproduit en Afghanistan. La divulgation de ces documents jusque-là secrets à qui profite-t-elle? Aux industriels de la guerre? Avides de nouveaux contrats d'armement et d'équipement des troupes américaines dans ce pays. Aux sociétés de sécurité qui génèrent des milliards de dollars du bourbier afghan? Ou encore, à une aile radicale au sein de l'administration Obama en désaccord avec la stratégie de ce dernier de se retirer de l'Afghanistan à l'horizon 2014? En attendant des réponses claires à ces questions, le site Wikileaks fait encore la Une de l'actualité. Des informations font état de la volonté des services de l'Oncle Sam de détruire le portail. Info ou intox? L'impcat politique des documents rendus publics par Wikileaks s'est fait déjà ressentir. Une sénatrice américaine du parti démocrate a demandé, lundi, au secrétaire d'Etat à la Défense, Robert Gates, de lancer une enquête de grande ampleur sur les fuites à l'origine de la publication de documents secrets sur la guerre en Afghanistan.