Bonjour les gens. Pour cette der des der, ne boudons notre plaisir de voir l'Espagne championne du monde après un mois de moqueries, de sarcasmes parfois, au sujet d'une équipe qui ne serait pas aussi bonne qu'en 2008, qui dominerait de manière stérile les débats, qui compte sur le seul David Villa pour marquer et même, pour certains, aurait le tort de jouer en rouge. D'abord, on rétorquera à ces gens-là que cette Roja n'avait pas à être aussi bonne qu'en 2008, être la meilleure deux ans plus tard a largement suffi. Ensuite, qu'en alignant près de 600 passes par match (parfois plus) contre une moyenne de 400 pour les autres, cette équipe fait tourner (pas de produit illicite, hein) et donc produit un jeu léché et chatoyant à défaut d'être efficace à 100%, directement importé du modèle barca et son tiki-taka, lui-même fruit du système de l'insupportable et prétentieux Johan Cruyff. Enfin, jouer en rouge est souvent synonyme de perspicacité et de bon goût, Liverpool en Angleterre, le WAC à Casablanca, le Milan AC en Italie, le Bayern en Allemagne et l'on ne saurait en tenir rigueur aux Espagnols qui ont définitivement mérité d'être sur le toit du monde. Alors, certes, l'arbitre anglais M. Webb, dont la femme se demandait bien comme il pourrait arbitrer 22 joueurs en finale de Coupe du Monde alors qu'il était infoutu de s'occuper de ses trois gosses (elle va s'en prendre une en rentrant celle-là !!), aurait faussé le jeu en ne sortant pas les cartons qu'il fallait ; oui, c'est vrai alors que Van Bommel et De Jong devaient très tôt sortir pour des attentats caractérisés, le premier en guise de fauchage à la serpe sur Iniesta, le second pour une radiographie de la cage thoracique de Xabi Alonso qu'il a déclaré apte au boulot. A vrai dire, le web master a fait de son mieux pour contenir 22 soldats en furie, conscients de l'opportunité unique qui leur était offerte d'entrer dans l'histoire et qui ne se sont pas privés de mettre en pratique tous les koualebs appris dans leurs clubs respectifs : coups bas, simulations, semelles appuyées, prestations théâtrales, que l'arbitre a dû passer son temps à traquer. Revers de cette mascarade qui a accouché d'une finale parmi les plus moches de l'histoire de la Coupe du Monde, certainement la plus hideuse après les éditions 90 et 94 : tout le monde, ou presque, a joué pour sa pomme. Même les plus altruistes. Robben, Sneijder et Van Persie d'un côté, Pedro, Iniesta, Villa de l'autre, qui ont tôt fait de tirer aux cages chaque fois que l'occasion se présentait au lieu de faire la passe, aussi décisive soit-elle. D'où la question : et vous qu'auriez-vous fait ? Le Maroc est en finale du Mondial, pour la première fois et vous vous présentez avec un coéquipier face au gardien adverse. Vous la donnez ou vous essayez d'entrer dans l'histoire et d'y demeurer à tout jamais en devenant celui par qui la Coupe est arrivée. Bien sûr que vous ne la donnez pas, qui à louper l'occasion en or et vous aurez autant raison que Luis Suarez qui s'est pris pour un volleyeur sur la balle ghanéenne qui aurait privé l'Uruguay d'une demi-finale. Aujourd'hui, l'Espagne est championne du monde et dans cinquante ans, on se souviendra encore d'Iniesta. Certainement bien plus que des dix autres footballeurs de génie qui ont aussi décroché le Graal un soir de juillet 2010. Bonnes vacances.