Huit équipes disputeront les quarts de finale de ce Mondial et certaines rencontres prennent déjà des allures de finale avant la lettre comme Pays Bas-Brésil ou Argentine-Allemagne. Des sommets qui font frémir mais cela n'occultera pas les deux autres matches. Les Ghanéens, représentant le continent africain seront soutenus par le bruyant public sud-africain face à l'Uruguay, premier champion du monde en 1930. Le Paraguay, la formation qui a marqué le moins de buts, défiera l'Espagne qui a enfin retrouvé son rythme de croisière même si ce fut laborieux face au Portugal. Les Pays-Bas de Robben défient le Brésil de Kaka en quart de finale du Mondial 2010, ce vendredi à Port Elizabeth (14h00 GMT). A défaut d'être spectaculaires, les Néerlandais ont fait preuve de discipline depuis le début du tournoi, ne concédant que deux buts, à chaque fois sur penalty. Le retour de Robben à son meilleur niveau est sans doute la meilleure nouvelle pour le sélectionneur Bert Van Marwijk, qui peut en outre compter sur un effectif au complet et des joueurs physiquement au point. Les Pays-Bas ne dépendent pas du rendement d'un seul joueur : depuis le début du tournoi, Sneijder, Kuyt, Van Persie et Robben ont tous marqué. En revanche la défense n'a pas encore été mise sous pression : quel est son vrai niveau ? Comment se comportera-t-elle face aux artistes brésiliens ? C'est peut-être la clé du match. Autre point d'interrogation : l'ambiance au sein d'un groupe de joueurs parfois susceptibles comme l'a montré la colère de Van Persie au moment de son remplacement en 8e de finale. Chez les Brésiliens le bloc défensif institué par Dunga a fait ses preuves (deux buts encaissés). Le sélectionneur «demande aux milieux et aux attaquants de participer au marquage, ça facilite notre travail», explique le défenseur central Juan, qui forme avec Lucio une paire enviée. La qualité technique du duo offensif Kaka-Robinho est un autre avantage, du moins quand ils sont dans un bon jour. Mais l'équipe reste soumise à une certaine nervosité, comme Kaka l'a montrée (trois cartons jaunes). Si le N°10 est en méforme ou bien surveillé, l'animation offensive en souffrera et le Brésil paraîtra alors sans idée. Ghana- Uruguay L'Uruguay et le Ghana se disputeront vendredi à Johannesburg un ticket surprise pour les demi-finales du Mondial 2010 dans des conditions particulières : les Sud-Américains redoutent les effets de leur 8e de finale sur un terrain détrempé, alors que les Africains déplorent plusieurs absences. Pour l'Uruguay, l'enjeu consiste à renouer avec une ère glorieuse. Première Championne du monde de l'histoire (1930), la Celeste, également sacrée au Brésil en 1950, n'a plus participé aux demi-finales depuis 1970. Seul le défenseur Diego Godin devrait manquer à l'appel, mais Mauricio Victorino l'a déjà remplacé deux fois pendant ce Mondial. En dehors du terrain, le groupe vit bien, comme le répètent les joueurs, encadrement et observateurs. L'Uruguay a fondé ses succès sur une défense intraitable (1 but encaissé), guidée par le capitaine Diego Lugano et le milieu récupérateur Diego Perez. En attaque, la conduite du jeu est confiée à la vedette Diego Forlan (2 buts), reconverti en meneur de jeu et Luis Suarez, auteur de trois buts. Le Ghana peut devenir la première équipe africaine à atteindre le dernier carré. «Faire la fierté» et «donner du bonheur» à tout un continent sont des motivations martelées toute la semaine par les joueurs. Les Ghanéens, qui insistent également sur l'unité du groupe, ont davantage souffert. Le défenseur central Jonathan Mensah et surtout l'excellent milieu Andre Ayew, sont suspendus. Victimes de coups contre les Etats-Unis, plusieurs joueurs n'ont pas pu s'entraîner normalement : le milieu Kevin-Prince Boateng, le défenseur John Mensah, ou l'attaquant Asamoah Gyan, auteur de trois des quatre buts de son équipe. L'encadrement médical assure qu'ils seront prêts. «On va essayer de nous détendre. C'est bien pour nous d'être là. Nous n'avons aucune obligation mais nous ferons de notre mieux pour écrire l'histoire», a déclaré Rajevac au centre d'entraînement de son équipe à Mogwase (nord). Argentine- Allemagne L'affiche a un goût de déjà-vu récent. Normal, c'était l'un des quarts de finale de la Coupe du Monde de la FIFA 2006. L'Allemagne espère que ce sera un remake de sa victoire aux tirs au but, l'Argentine rêve que ce soit une revanche. Ce samedi 3 juillet au Cap, la Nationnalmannschaft et l'Albiceleste rejoueront le passionnant duel qu'elles s'étaient livrées il y a quatre ans en quart de finale à Berlin. Nous saurons ce samedi 3 juillet si l'histoire est un éternel recommencement pour l'Allemagne, ou si elle a été retenue et corrigée par l'Argentine qui a connu à Berlin son premier échec aux tirs au but en Coupe du Monde de la FIFA. Les Argentins abordent ce quart de finale avec un bilan de quatre victoires en autant de sorties en Afrique du Sud. Diego Maradona semble avoir trouvé son équipe-type qui, à la différence de 2006, comprend Lionel Messi. La dernière confrontation entre les deux équipes, le 3 mars 2010 à Munich, en amical, avait tourné à l'avantage de l'Albiceleste (1:0, but de Gonzalo Higuain). L'Allemagne s'apprête de ce côté à disputer son 15e quart de finale consécutif en Coupe du Monde de la FIFA. La sélection dirigée par Joachim Löw a terminé en tête du groupe D avec 6 points. Elle a en outre réalisé le plus gros score des huitièmes de finale en dominant l'Angleterre (4:1), dans un match qui restera dans les annales. Les deux pays ont croisé le fer à cinq reprises en Coupe du Monde de la FIFA : 1958, 1966, 1986 (en finale), 1990 (finale) et 2006. Le bilan est de trois victoires pour l'Allemagne, une pour l'Argentine et un match nul. Espagne- Paraguay Des huit équipes encore en lice dans le Mondial 2010, le Paraguay est celle qui a marqué le moins de buts. Pas surprenant pour une sélection réputée pour sa rigueur défensive, mais très inquiétant avant de défier l'Espagne samedi en quart de finale. Avec Roque Santa Cruz (Manchester City), Lucas Barrios et Nelson Valdez (Dortmund), le sélectionneur Gerardo Martino compte dans son effectif trois attaquants expérimentés qui évoluent en Europe. Mais sur les trois buts inscrits jusqu'à présent par l'Albirroja (un contre l'Italie et deux contre la Slovaquie), aucun n'a été marqué par les attaquants. «Il ne faut pas être trop dur avec nos attaquants. S'ils ne marquent pas, c'est peut-être que les ballons ne leur arrivent pas assez vite», a diagnostiqué Gerardo Martino après la qualification contre le Japon au terme d'un match crispant et ennuyeux . «J'espère que notre prochain adversaire va nous permettre de jouer différemment et qu'on ne devra plus faire le jeu. Face à l'Espagne, on devrait avoir plus d'espaces, car ils joueront pour gagner», a espéré Martino, en poste depuis février 2007. Mais difficile de croire que cette approche permettra d'inquiéter les vice-champions d'Europe 2008 emmenés par un impressionnant David Villa qui a déjà marqué quatre fois. Fernando Torres traverse pour l'heure le Mondial 2010 comme une âme en peine, insuffisamment remis de ses blessures, mais l'Espagne peut compter sur un autre Fernando, Llorente, auteur d'une entrée remarquée à la place du «Kid» mardi en 8e de finale. Les Espagnols sont montés en puissance au fil des trois rencontres suivantes, durant lesquelles ils n'ont concédé qu'un but -face au Chili- sur la route du quart de finale qui l'opposera au Paraguay