À l'instar de la dette intérieure, la dette extérieure publique a augmenté en 2009. L'encours pour l'année écoulée s'est élevé à près de 152,2 milliards de DH, en progression de 18,6 milliards de DH (ou 14%) comparé à fin 2008. Quant au ratio de la dette par rapport au PIB, il s'est établi à 20,8%, en petite hausse de 1,4 point par rapport à son niveau en 2008 (19,4%). «Cette évolution des principaux indicateurs d'endettement extérieur du secteur public s'explique essentiellement par le solde positif des flux nets des financements extérieurs qui a atteint, en 2009, un niveau record de 18,8 milliards de DH», explique-t-on à la Direction du trésor et des finances extérieures (DTFE). La BAD, premier créancier multilatéral Une situation notamment due aux efforts engagés en matière de tirages sur emprunts extérieurs par le secteur public, malgré un contexte international des plus ardus marqué par la persistance de l'impact de la crise financière. En outre, le profil d'amortissement dont est assorti le portefeuille de la dette s'est caractérisé en 2009 par un recul important des remboursements en principal. S'agissant des créanciers, ce sont les institutions internationales de développement qui se positionnent en tête, avec un encours de 79,8 milliards de DH. Ce qui les place en tant que premier groupement de créanciers du Royaume pour la 6e année consécutive. Leur part dans la dette s'élève en 2009 à 52%, contre 40% en 2003 et 35% en 1999. Selon la DTFE, «Ce rang traduit bien l'accompagnement soutenu de ces institutions en termes d'appui aux réformes structurelles et de financement des projets d'investissements publics importants engagés par notre pays». Il est à noter que la BAD (Banque africaine de développement), qui figure parmi les principaux bailleurs de fonds multilatéraux du Maroc, est devenue en 2009 le premier créancier du pays avec 28% de la dette multilatérale, devançant ainsi la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement), qui en est à 25%.Le Trésor demeure toujours le principal emprunteur, avec 52% du total de la dette extérieure publique, soit 78,8 milliards de DH. Selon la DTFE, «en 2009, cette dette du Trésor s'est caractérisée par la poursuite de sa tendance haussière entamée depuis 2006, avec une progression de 15% par rapport à 2008, suite au recours de plus en plus marqué du Trésor à des ressources extérieures pour couvrir ses besoins de financement, dans le contexte actuel du déficit du compte courant de la balance des paiements». Ce recours aux ressources extérieures s'appuie en priorité sur les dons et les financements assortis de conditions financières concessionnelles ou préférentielles. Les autres débiteurs sont pour la plupart des établissements et entreprises publics, dont les plus importants restent l'ONE avec 24,9 milliards de DH (34%) et Autoroutes du Maroc avec 14,3 milliards (19%). L'ONEP, l'ONCF ou la RAM se positionnent avec des parts entre 9 et 8%. En 2009, l'encours de la dette extérieure des établissements et entreprises publics a connu une hausse de 12% par rapport à 2008, à cause du recours en recrudescence de ces établissements au financement extérieur, et ce pour couvrir leurs importants programmes d'investissement. Des services en diminution Les charges de la dette extérieure publique en amortissements, intérêts et commissions réglées durant l'année 2009 se sont élevées à 14,2 milliards de DH, contre 18,3 milliards de DH en 2008, affichant ainsi une diminution de 4,1 milliards de DH. Cette évolution s'explique essentiellement par l'effet combiné de la baisse des remboursements en principal contre une légère augmentation des intérêts. Rapporté aux recettes courantes de la balance des paiements, le service de la dette ne totalise en 2009 que 5,1% des recettes courantes de la balance des paiements, contre 5,5% en 2008 et 16,5% en 2003.