Dans le cadre du chantier de restructuration de l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), entamé bien avant le Plan Maroc Vert, la Société des silos portuaires (Sosipo) hériterait des éléments patrimoniaux des tours appartenant à l'Office. Cette opération de transfert, explique-t-on chez l'ONICL, «permettrait en fait d'améliorer la gestion commerciale des silos, dont les décisions revenaient à l'Office». En effet, Sosipo, filiale à hauteur de 76% de l'ONICL, gère pour le compte de ce dernier les silos à céréales portuaires de Casablanca, Safi, Agadir et Nador, dans le cadre d'une convention de gestion et une autre de contrôle passées entre les deux parties. Du coup, Sosipo demeure dépendante de l'Office au niveau de certaines formalités administratives. L'objectif donc de cette opération de transfert est d'assurer une gestion plus fluide des silos une fois l'opération dénouée. Mais avant cela, l'ONICL doit passer par la case évaluation du patrimoine à tranférer à sa filiale. L'étude en question porterait dans un premier temps sur une réévaluation du patrimoine à sa valeur d'utilisation actuelle, arrêtée à fin décembre 2010. Etant donné que les installations objet du transfert sont situées à l'intérieur des ports et donc érigées sur le domaine public maritime, cela en fait un patrimoine très particulire. Ainsi, seules les installations seront réévaluées, abstraction faite des terrains sur lesquels elles sont construites. La procédure est différente pour les silos et immobilisations construites à l'extérieur des ports, où il faudra tenir compte de la valeur des terrains. Au total, ce sont six sites concernés par cette première étape. Il s'agit, au niveau des ports, des silos à céréales du port des villes de Casablanca, de Safi, d'Agadir et de Nador, qui étaient valorisés à 632,3 MDH à fin 2005. A l'extérieur du port, l'évaluation porte sur deux villas au centre ville de Casablanca en plus d'une villa et d'un terrain au centre de Safi. Une fois la réévaluation entérinée, l'ONICL et Sosipo procéderont à l'étude de l'opération du transfert sur les plans juridique, comptable, fiscal et administratif. En effet, Sosipo, qui bénéficierait de ce transfert comme apport en nature de l'ONICL, souhaite assimiler l'opération à une fusion de société afin de tirer profit des privilèges fiscaux accordés à ce titre par la loi de finances. Il est clair qu'à l'issue de ce transfert l'ONICL ne se désengage pas de l'activité de gestion des silos, au contraire. L'office reste indirectement propriétaire des silos, mais en assure une gestion plus active via sa filiale, s'inscrivant ainsi en droite ligne avec les objectifs du Plan Maroc Vert qui insiste sur l'importance d'amélioration les capacités logistiques et de stockages et qui prévoit, à terme, une éventuelle privatisation de Sosipo.