«Nous sommes 30 millions d'agents immobiliers au Maroc !». C'est en ces termes, lancés sur un ton ironique, que Samir Benmakhlouf, directeur général de Century 21 au Maroc, qualifie l'anarchie qui règne dans le secteur des agences immobilières à travers le Royaume.Mal structurée, non définie et, surtout, non réglementée, l'intermédiation immobilière n'a pas encore dépassé le stade «archaïque». Pour en finir avec cette anarchie, les quelques professionnels que compte le secteur ont décidé de se regrouper en fédération sectorielle. Le 2 avril dernier, ils se sont ainsi réunis en Assemblée générale constitutive (AGC), à Casablanca. L'occasion pour adopter les statuts et élire le bureau de ce nouvel organe, baptisé Fédération nationale des agences immobilières marocaines (Fnaim). Le bureau est composé de six membres, dont le président est Samir Benmakhlouf, directeur général de Century 21 Maroc. «Le bureau de cette fédération est constitué aussi bien de réseaux de franchises que d'indépendants», souligne ce dernier, lors d'un point de presse tenu vendredi à Casablanca. Pas de loi qui régit le secteur Suite à un recensement du ministère de l'Habitat, le Maroc compte plus de 1.200 agences immobilières, principalement à Casablanca, Rabat et Marrakech. 80% d'entre elles sont des «agences indépendantes», composées au maximum de deux personnes. «Les deux tiers des agences immobilières sont des créations récentes», indique Mostapha Balambo, chef du service de la promotion pour l'accès à la propriété, au ministère de l'Habitat et de l'urbanisme. Pour Benmakhlouf, le développement de l'intermédiation immobilière est dû essentiellement à la croissance du secteur de l'immobilier ces dix dernières années au Maroc. Sauf que le taux d'encadrement des intermédiaires immobiliers n'a pas suivi. Il n'atteint que 25% de l'ensemble des agents immobiliers, selon des chiffres de la Fnaim. D'où l'objectif de la nouvelle fédération de définir et encadrer le marché de l'intermédiation immobilière au Maroc. «Le métier de l'agent immobilier ne se limite pas à la transaction immobilière. Il englobe aussi l'expertise immobilière, l'immobilier d'entreprise, la gestion locative...», explique le président de la Fnaim. Ce dernier n'a pas cessé d'insister sur l'urgence d'élaborer une loi pour réglementer le secteur. Un vide juridique qui est, selon lui, à l'origine de nombreux litiges juridiques entre clients et agents immobiliers. «Une loi déterminera les droits et les responsabilités de l'agent immobilier», souligne Benmakhlouf. D'où les premiers chantiers de la nouvelle fédération : définir les honoraires de l'agent immobilier, séparer entre les différents métiers de la profession, former les agents immobiliers... Côté institutionnel, le bureau de la Fnaim déclare que l'affiliation à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) est en cours.