La dernière rencontre des députés du Parti authenticité et modernité (PAM), organisée samedi dernier à Tanger, a été une occasion pour que le parti de Fouad Ali El Himma trace, une fois encore, une limite entre lui et le gouvernement que préside Abbas El Fassi. Lors des deux années de la législative actuelle, le PAM, en tant qu'opposition au sein de l'hémicycle, compte en effet procéder toujours par une approche «constructive et responsable». Mieux encore, le PAM affirme que l'opposition doit rester «loin du discours populiste et de l'exploitation politicienne de la religion, et doit soutenir les chantiers et les dynamiques de réformes et adopter un comportement ferme vis-à-vis des dysfonctionnements». Toutefois, les députés du PAM déplorent ce qu'ils ont qualifié de «campagnes orchestrées dans des secteurs gouvernementaux gérés selon des agendas électoraux et partisans étriqués, ce qui est assimilé à un début d'une campagne électorale prématurée». Le ton est donné, mais le PAM ne s'arrête pas là. Dans le communiqué final, rendu public à l'issue de ce meeting préparatoire pour la session parlementaire du printemps, les députés pamistes expriment leur profonde inquiétude au sujet de différents aspects qui dénotent «l'incapacité du gouvernement à gérer la chose publique et des dysfonctionnements relevés dans nombre de secteurs et d'établissements, comme il ressort du dernier rapport de la Cour des comptes». Cette attitude du PAM vis-à-vis du gouvernement actuel n'est pas fortuite. Selon les observateurs de la scène politique, «la guerre est déjà déclarée entre les partis, même si nous sommes encore à deux ans des prochaines législatives». Une supposition confirmée par la dernière réunion de Bouznika, où le PAM a rassemblé ses présidents de communes pour mettre d'ores et déjà les grands jalons avec comme visée les législatives de 2012. Cette sortie du PAM vient à la veille de la session parlementaire du printemps, dont le Souverain donnera le lancement ce vendredi.