Regrouper tous les intervenants du secteur céréalier, de la production à la distribution, en passant par la transformation, c'est le défi que vient de s'assigner la Fédération interprofessionnelle des activités céréalières (Fiac). Sa mission sera de représenter les intérêts de toutes les composantes de la chaîne de valeur de la filière céréalière. Par toutes les composantes, il faut comprendre en effet les intervenants en amont de la filière (semences, production, coopératives), ainsi qu'en aval (commercialisation, première et deuxième transformations, boulangerie). «Nous avons senti l'obligation de créer cette fédération face à la déclinaison sectorielle de la mise en œuvre de Maroc Vert. L'Etat a besoin d'un interlocuteur unique et représentatif», explique Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement durable (Comader). La création de cette nouvelle entité contribuera également à la mise à niveau du secteur et à l'intégrer dans une dynamique de rentabilité économique en matière de développement agricole à l'horizon 2020. Très attendue ! D'ici là, les membres du bureau de la nouvelle fédération (ndlr : la liste n'a pas encore été rendue publique au moment où nous mettions sous presse) se baseront sur le contrat-programme signé en avril dernier comme feuille de route pour leur plan d'action. «Toutefois, cela ne va pas empêcher le fait que nous penserons dès maintenant à émettre des propositions concrètes au gouvernement, que nous avaliserons lors de nos prochaines réunions», projette Ouayach. Ces propositions tourneront notamment autour de «la libéralisation de la filière, la mise à niveau du secteur pour permettre plus de visibilité aux opérateurs», complète le président de la Comader. La naissance de la Fiac était très attendue... depuis une quinzaine d'années déjà. En effet, l'idée a été émise par les principaux opérateurs du secteur, notamment, et les minoteries et les producteurs, depuis 1995, avec un début de concrétisation en 2003. «L'objectif à l'époque était de faire face à une libéralisation sauvage des importations, mais l'initiative n'avait pas abouti comme on le souhaitait pour des raisons diverses», explique Ahmed Ouayach. L'entité naissante devra donc faire face à la difficulté de fédérer les intérêts et les visions de l'ensemble des opérateurs de la filière. D'autant qu'il est certain que les réalités ne sont pas les mêmes en fonction de la nature des activités qui la composent. En chiffres, le Maroc compte 1,2 million d'exploitations céréalières, occupant plus de 70% de la surface agricole utile. La Fiac a du pain sur la planche !