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«La presse people n'est pas une presse frivole ou artificielle» : Abdellatif Khizrane : Président d'Ambracom et directeur de publication de ¡Hola! Maroc
Les échos : On vous connaît beaucoup comme un homme des médias féminins à travers Citadine, aujourd'hui ¡Hola!. Pourquoi avoir choisi ce créneau ? Abdellatif Khizrane : Je tiens à préciser que je n'ai pas lancé que des supports féminins. Citadine est un support parmi sept autres que j'ai lancés. À la création des Editions Lilas, j'ai commencé par monter un pôle de presse médicale. C'était ma première aventure dans la presse au Maroc (...) Ensuite, j'ai créé le magazine Médina. À l'époque, c'était la toute première vitrine du Maroc à travers les médias (...). Citadine,elle, est née parce qu'il y avait un vide sur ce créneau. Malgré quelques tentatives initiées par d'autres, il n'y avait à l'époque que des supports engagés. Comment monter une rédaction féminine à l'époque, sachant que vous étiez pratiquement les précurseurs au Maroc ? C'est vrai qu'en termes de ressources humaines, c'était difficile à gérer. Les médias planeurs n'avaient pas le réflexe print à l'époque. Et puis des journalistes capables de gérer une rédaction féminine, il y en avait très peu. Pendant quelques années, on a géré des choses presque impossibles, ce qui parfois était démotivant. Mais on a continué jusqu'à la consécration. Celle de pouvoir réaliser un reportage au sein de la famille royale. Vous étiez d'ailleurs les seuls avec Nissae, a avoir eu ce privilège. Comment viviez-vous cette concurrence ? Franchement, je ne l'ai jamais vue comme telle. Au contraire c'était ma chance. Parce que j'ai lancé Citadine, en 1995, un peu dans le doute, et un mois plus tard je vois arriver un concurrent, Femmes du Maroc. Pour moi c'était fabuleux. On allait se battre, s'installer et former un lectorat ensemble. Avec un concurrent de qualité, on a pu avoir de bons résultats. Surtout que nous étions dans deux positionnements différents. Je respectais beaucoup ce que faisait FDM, j'étais même séduit par leur travail, qui m'a d'ailleurs tiré vers le haut. Et je le respecte toujours. Pourquoi quitter après autant d'années ? C'est un concours de circonstances. Mes dernières années, à la tête des Editions Lilas n'étaient pas très bonnes. Petit à petit, je commençais à constater que je ne pouvais pas mener à bien mes projets. J'étais obligé de composer. Et ce n'est pas bon de composer quand on a des convictions. À vrai dire, je commençais à tourner en rond. Pour moi, aujourd'hui, je commence l'acte 2 de mon expérience de presse au Maroc. C'était une belle aventure et ma fierté est de voir continuer les supports que j'ai lancés sans moi. On vous retrouve dans un format totalement différent. Comment expliquez-vous ce revirement ? ¡Hola! est un magazine qui donne du rêve et de l'espoir. Pour moi, c'est une continuité. Il ne faut pas croire que c'est une presse frivole ou artificielle. Loin de là ! C'est une presse foncièrement sociale. On y raconte des success-stories, des expériences humaines. Effectivement, la photo est importante, car elle parle aux lecteurs. Quelques fois deux, trois pages de textes peuvent être remplacées par une seule photo. Pensez-vous que les Marocains ont besoin de rêver ? Les Marocains ont besoin d'espérer des jours meilleurs. Il se passe beaucoup de choses ici, en profondeur. Et en tant que journalistes, il faut raconter ces choses aux citoyens lambda. Qu'on raconte que le Maroc est un pays qui bouge et dans le bon sens. A-t-il été difficile de décrocher la franchise ? Non. Le groupe est présent dans plusieurs pays à travers le monde et pensait justement au marché marocain. Cela fait trois ans que les patrons de ¡Hola! tentent de dénicher un profil qui puisse correspondre à leurs attentes. Donc tout s'est fait très vite. Côté budget ? C'est une franchise assez chère. Mais je leur ai tout de suite dit que je n'aurais jamais les moyens suffisants pour l'acquérir. J'ai expliqué qu'il ne fallait pas que cela constitue un frein. D'autant plus que j'ai tout de suite senti le projet. J'ai donc expliqué au siège de l'édition que s'ils voulaient le faire j'étais leur homme mais qu'il fallait lever cette barrière. En levant, donc, cette entrave, ils ont fait preuve d'intelligence. Est-ce vrai qu'une édition arabophone est en cours de préparation ? La dynamique du groupe est mondiale. Mais je leur ai fait remarquer, dès les premiers rendez-vous, qu'ils n'avaient pas, parmi leur réseau, le monde arabe. Ce qui représente à peu près 30% de la population... une population friande de ce genre de publications. Et de là est né leur souci de renforcer leur réseau. Mais je n'en dirais pas plus. Si le projet se réalise, en serez-vous l'initiateur ? Oui... Pourtant la région est déjà très «peoplisée» à travers les médias... C'est un fait. Mais le format de ¡Hola! est totalement différent de ce que proposent les autres magazine people dans le monde. Je suis convaincu qu'il n'a pas son équivalent dans le monde arabe. En plus, le groupe a une expérience de 70 ans, ce qui n'est pas rien dans le secteur. L'expérience joue beaucoup ! Dernière question, en quittant Citadine vous avez quitté aussi Khmissa. Pensez-vous réitérer l'expérience version ¡Hola! ? Oui, un événement mondial ou du moins... méditerranéen.Des projets dans ce sens sont en cours.