C'est parti pour le spécialiste du financement de l'immobilier. Le CIH vient à son tour de lancer sa campagne de commercialisation du plan épargne logement. Il faut dire que la banque n'y est pas allée de main morte. Au-delà de la carotte fiscale accordée par la loi de finances, le CIH a d'ores et déjà annoncé que le taux d'intérêt qu'il compte servir à ses clients sera des plus attrayants. En effet, la banque compte offrir un rendement de 4,5% sur l'épargne accumulée la première année pour toutes les souscriptions au PEL qui interviendront avant la fin du semestre en cours. Comparaison faite avec le taux des comptes sur carnet, lequel est habituellement retenu pour le calcul des intérêts du PEL, le CIH offre tout bonnement 1,5 point de plus pour ses clients. Par rapport aux autres banques, celui qui souscrira au PEL du CIH bénéficiera en moyenne de 50 points de plus. Hormis ce taux de rémunération, l'offre CIH propose également une réduction sur le taux appliqué sur le crédit immobilier à souscrire à l'échéance sans pour autant en préciser l'ordre de grandeur. C'est dire l'ambition de la banque de développer ce produit, ou du moins le révolutionner. Car le plan d'épargne logement, CIH en disposait bien avant l'introduction des avantages fiscaux, sauf qu'à l'époque sa commercialisation ne connaissait pas vraiment un grand succès. À noter que dans le cadre de l'ancien produit, le CIH offrait 50 à 100 points de base de réduction sur le taux du crédit immobilier octroyé pour les souscripteurs au PEL et l'on parle déjà d'une reconduction de cette mesure. Aujourd'hui, CIH retrousse ses manches et compte bien s'imposer, et rapidement, sur ce marché. Il faut dire que le jeu en vaut la chandelle. Le PEL est certes un moyen pour les ménages de financer, d'une manière moins onéreuse, leurs futures acquisitions de logement. Cependant, il est aussi une opportunité pour les banques de mobiliser plus d'épargne et, partant, de la liquidité. La mutation que connaît actuellement le CIH le pousse plus que jamais à mobiliser des ressources. Pour ce faire, le lancement de la campagne PEL tombe à point nommé. Enfin presque. En marge de la dernière sortie médiatique du management de la banque, il a en effet été annoncé que sa nouvelle stratégie en matière de collecte des ressources favorise la collecte des ressources à vue au détriment de celles rémunérées. Cela dit, le cas du PEL en tant que moyen de mobiliser l'épargne est assez particulier. «Au-delà du fait que cela revient plus cher que des levées de fonds sur le marché (ndlr : l'émission de titres de créances négociables), les dépôts rémunérés ne nous permettent pas d'avoir de la visibilité sur la durée du placement», avait récemment affirmé Ahmed Rahhou, PDG du CIH. En effet, même dans le cas des dépôts à terme où le client est censé bloquer son épargne pendant une durée limitée, cela ne l'empêchait pas de rompre son contrat avant l'échéance si d'autres établissements lui offraient de meilleurs rendements qui permettaient de compenser les frais d'annulation. Or, dans le cas du PEL, le souscripteur, avant d'être un simple épargnant qui souhaite fructifier son argent, est avant tout un futur client de la banque qui souhaite financer l'acquisition de son bien immeuble à moindre coût. De ce fait, la volatilité du placement n'en est que fortement réduite. C'est ce qui semble pousser le CIH à faire une exception à sa nouvelle stratégie de collecte des ressources.