La décision de la FIA (Fédération internationale d'automobile) d'annuler le Grand Prix de Marrakech, qui devait avoir lieu les 4 et 5 juin prochains, continue d'alimenter la polémique. Après les dernières sorties médiatiques du président de Race Of Morocco, Aly Horma, dans lesquelles il avait renvoyer la responsabilité du retrait de l'étape de Marrakech de calendrier international de la FIA sur le dos du ministère de la Jeunesse et des sports, c'est au tour de ce dernier de sortir de son silence pour donner sa version des faits sur un feuilleton à rebondissements. «Si la FIA en a décidé ainsi, c'est parce qu'elle a, sans doute, des arguments solides. Mais il est hors de question que les organisateurs se tournent vers l'Etat pour qu'il supporte avec eux les pertes causées par la mauvaise gestion et les dépenses ostentatoires du budget de cette manifestation. Ce genre de pratiques est révolu», tient à préciser le ministère. Pour rappel, les organisateurs, faute d'un tour de table solide, auraient demandé au ministère d'injecter 30 millions de DH pour maintenir la troisième édition. Une enveloppe de 2 MDH Ce que la tutelle a refusé catégoriquement soutenant que le Grand Prix de Marrakech est, à l'origine, une initiative privée et ne pouvait donc, de ce fait, bénéficier du soutien du ministère. «30 millions de DH c'est l'équivalent du budget de construction de 80 terrains de proximité en partenariat avec les collectivités locales. Cela permettra au ministère de créer 800 postes d'emploi, sans oublier les services parallèles de ces infrastructures, qui créent de la valeur ajoutée pour nos partenaires», note le ministère. Les contraintes budgétaires, notamment dans un contexte où le gouvernement a pour directive majeure d'optimiser les ressources et surtout de «serrer la ceinture», font que tout investissement du ministère de la Jeunesse et des sports doit être calculé. Injecter une telle somme dans le Grand Prix de Marrakech, aussi important soit-il, en termes d'image et de prestige pour le Maroc, est loin d'être une priorité, précisent les équipes de Belkhayat. Le gouvernement avait en effet soutenu financièrement l'événement l'année dernière, avec notamment une enveloppe de deux millions de dirhams débloquée par le ministère de tutelles en plus des 10 millions de dirhams reversées par le ministère du Tourisme au profit de la chaîne Eurosport, dans le but de faire connaître les potentialités historiques, culturelles et civilisationnelles dont regorge la ville de Marrakech. Sauf que cette année, l'ordre des priorités a basculé. «Ceci, sans que ces enveloppes ne soient mentionnées dans les budgets initiaux des deux ministères», tient-on à préciser auprès de la tutelle. L'annulation du Rice of Morocco est certes une perte pour le Maroc, vu l'impact de cet événement sportif sur l'attractivité touristique et sportive du pays, mais il ne faudra pas compter sur Belkhayat pour en récupérer l'ardoise. En tout cas, c'est le message clair que le ministre a tenu à envoyer pour clore définitivement ce dossier. La seule issue qui reste est qu'un autre opérateur privé, sérieux et expérimenté pour ce genre de manifestations prenne le relais.