Le Grand Prix de Marrakech, c'est fini. Réuni, mardi dernier, le Conseil mondial de la FIA (Fédération internationale d'automobile) a décidé de retirer l'étape de Marrakech de son calendrier. Une grosse déception pour les organisateurs. «C'est tout un travail de longue haleine, de mobilisation de ressources, d'énergies, de partenaires, qui s'est évaporé», a déclaré aux «Echos quotidien», avec beaucoup d'amertume, le président du Grand Prix de Marrakech, Aly Horma. On s'y attendait, car les organisateurs étaient au bout du souffle et n'arrivaient plus à tenir la cadence, faute d'un tour de table institutionnalisé. «Il est évident que le modèle initial n'était pas durable. Ce n'est pas une faute de calcul. Pour nous, c'était une étape transitoire pour prouver que c'était réalisable et que le circuit pouvait être homologable», confie Horma. Une étape transitoire qui a coûté une fortune, malgré le soutien de l'Etat. Rien que pour la deuxième édition, la construction du circuit a nécessité un investissement de 160 MDH, auquel il faut ajouter le budget annuel de l'ordre de 67 MDH. «Nous avons estimé qu'en portant le projet, les sponsors allaient suivre après, ce qui n'a pas été le cas. La désaffection des sponsors est un échec», ajoute Horma. Evénement sans tutelle Même les institutions publiques ne pouvaient rien face aux exigences de la FIA. « Elles se sont contentées d'observer de loin. Nous avons eu des discussions avec le ministère de la Jeunesse et des sports et celui du Tourisme, mais ils n'ont pas pu aboutir à une solution. Aucun ne voulait porter la tutelle de cet événement », confie ce dernier, pour qui Marrakech a non seulement perdu sa place dans le calendrier de la FIA, mais aussi l'opportunité en or d'accueillir le prestigieux Conseil mondial de la FIA, et qui devait avoir lieu en marge du Grand Prix de Marrakech. «C'est un événement auquel participent 60 pays, en plus des patrons des écuries, des fédérations... », tient à préciser Horma. De retour au Maroc en 2009, après plus de 50 ans d'absence, la FIA n'est finalement restée que deux ans. Pour les organisateurs, c'est tout un rêve qui part en fumée. Eux qui espéraient voir le Maroc se doter d'un grand prix d'automobile, et pourquoi pas la F1. S.B