Ça se bouscule au portillon. Le français Sofiproteol entre en lice pour acquérir le contrôle du producteur d'huile de table Lesieur Cristal, dont 55% du capital est détenu par SNI. Le géant français spécialiste des huiles et protéines végétales envisage cette acquisition dans le cadre d'un projet d'expansion pour renforcer sa présence en Afrique du Nord, selon les termes de son management. «Nous sommes candidats pour acquérir le contrôle de Lesieur Cristal au Maroc, dans la région Méditerranée, un marché à forte demande», a déclaré ce début de semaine Philippe Tillous Borde, directeur général de Sofiproteol, à l'agence de presse Reuters lors du Food and Agriculture Summit, qui se déroule actuellement à Londres. «Il s'agit d'un projet à court terme», a ajouté le DG de Sofiproteol. Un deal pourrait être conclu d'ici le début du second semestre, probablement en juillet. D'ici là, les négociations se poursuivent, apprend-on. En revanche, aucun détail financier n'a filtré pour l'heure sur la transaction. Il est à savoir que Sofiprotéol exerce dans le domaine financier par l'accompagnement à moyen et long termes. En effet, le groupe réalise des interventions de haut de bilan (prêts, obligations, participations minoritaires) par le biais de fonds d'investissement. S'agissant de son activité industrielle, le groupe est organisé autour de deux pôles et de plusieurs filiales spécialisées par métier. Le premier pôle se spécialise dans la valorisation des oléagineux et est organisé autour de la holding industrielle Soprol, détenue majoritairement par Sofiprotéol aux côtés de partenaires financiers et agricoles de long terme. Ce pôle comprend 22 sites industriels situés en France et en Europe et plusieurs grandes filiales, dont Lesieur... Celle-ci, en dépit d'une similarité de noms, n'a pas de participations dans Lesieur-Cristal. Le second pôle touche à la nutrition et aux filières animales. Il est organisé autour de la holding industrielle Sofial et sa filiale Glon-Sanders. Ce pôle renforce la présence de Sofiprotéol vers l'aval de la filière, dans le monde animal. Pour rappel, le marché s'était fait l'écho à la mi-février de la désignation de la banque d'affaires française Lazard pour l'évaluation de Lesieur en vue de sa cession. Les noms de plusieurs opérateurs internationaux ont été avancés comme étant potentiellement intéressés, dont notamment le brésilien Bunge ou encore Savola, pour qui ce serait une belle revanche. Cette cession décline par ailleurs un schéma préétabli, suite à la fusion absorption d'ONA par SNI. Cette opération concrétise en effet le désengagement prévu du nouvel ensemble ONA-SNI de plusieurs secteurs, dont l'huile, mais aussi son recentrage sur un portefeuille ramassé de participations en position minoritaire. R.H