«L'élève qui danse est celui qui invente sa danse, entre originalité et cohérence». C'est en ces termes que le chorégraphe marocain, Khalid Benghrib, parlede son projet d'interventions pédagogiques initié par la compagnie dont il est le directeur artistique, Cie 2k_far, en collaboration avec le complexe culturel Moulay Rachid et l'Institut français de Casablanca. Durant une dizaine de jours, la compagnie de danse contemporaine casablancaise animera plusieurs ateliers de «culture chorégraphique» dans des lieux où l'art n'est pas monnaie courante, à savoir le centre de détention pour jeunes filles Bennani et l'association Bayti. Le groupe d'artistes interviendra également au sein de la faculté des lettres de Ben M'sick. Cette action sociale et culturelle s'inscrit dans le cadre d'une résidence artistique aménagée au complexe Moulay Rachid pour l'ouverture de la saison culturelle Maroc-France 2011. Une résidence, à l'issue de laquelle la compagnie, essentiellement masculine, donnera à voir aux amateurs d'art vivant, son fameux spectacle de danse contemporaine. La Smala B.B, (jeudi 17 mars au théâtre Moulay Rachid), est une création à l'univers onirique inspirée de l'oeuvre du peintre flamand, Jérôme Bosch, et qui a, depuis 2006, sillonné plusieurs capitales : Montpellier, Bruxelles, Le Caire, Beyrouth, Tunis, Washington... Entre conception artistique et intervention pédagogique, autant dire que la compagnie a du pain sur la planche Un cohrégraphe «nomade» Très actif dans le milieu associatif, et particulièrement social, Khalid Benghib tente depuis son retour au Maroc, il y a de cela plus de six ans, de «semer» sur son passage des graines de réflexion artistique, à travers une discipline qui n'a pas toujours été bien vue dans notre société, en l'occurrence, la danse ou plus précisément la danse contemporaine. Cette démarche lui aura valu un statut de «nomade» dans sa propre ville. «Nous souffrons depuis plusieurs années de ne pas avoir de lieu de travail. C'est une situation à laquelle nous tentons de trouver des alternatives, mais ce n'est pas toujours évident», se désole le chorégraphe. Cette réalité n'empêchera pas ce chef de troupe de continuer à faire ce pour quoi il a choisi de revenir chez lui : «contribuer au développement de l'art chorégraphique». Fort de ses convictions, Khalid Benghrib, annonce également qu'en marge de cette nouvelle tournée nationale, une série d'ateliers est également programmée avec les différents instituts français partenaires. Ce sera ainsi l'occasion de faire connaître l'art chorégraphique dans plusieurs villes du Maroc, mais également de partager une passion, un savoir. Ainsi donc, Casablanca n'est que la première étape du périple d'une «Smala» artistique et pédagogique qui sèmera, elle aussi, sur son passage cette ambition de participer au développement de la pensée humaine, car pour Benghrib, la culture chorégraphique permet entre autres choses de «développer les capacités d'expression en favorisant l'autonomie des élèves». S.A