La vente du produit voyage est en pleine reconfiguration. Aujourd'hui, les OLTA (agences de voyages sur Internet) grappillent des points dans le volume d'affaires du secteur des voyages. En 2009, ce marché a atteint un volume d'affaires évalué à 23 milliards de dollars et représente 14% de part de marché au niveau mondial. Les OLTA présentent en effet des atouts de valeur qui attirent de plus en plus le client. L'interaction de ce dernier avec les produits en vente sur le net et l'exhaustivité des informations fournies par les OLTA ainsi qu'un taux de pénétration de l'outil Internet de 52% en Europe et de 64 aux Etats-Unis, principales zones émettrices de touristes, a permis à cette niche de prospérer. L'Afrique, où le taux de pénétration n'est que de 6,2%, reste à ce titre un marché négligeable pour les majors de la vente en ligne tels qu'Expedia ou Tripadvisor. Des opérateurs de l'offre voyages sur le web présents au MTM considèrent ce nouvel outil d'une valeur vitale pour les agents de voyages «Les agents de voyages au Maroc doivent anticiper et se doter d'un système de vente mixte alliant les outils traditionnels et le WEB», recommande Fabien da Luz directeur commercial de Tourmag.com. Une tendance lourde Cette recommandation s'avère précieuse, car la tendance actuelle fait évoluer le modèle transactionnel qui caractérise la prestation du voyage vers un modèle alliant le média, le marketing et les transactions. Le tout est décliné en plusieurs langues et démultiplie les possibilités pour les destinations représentées dans ces sites. Cependant, les agents de voyages marocains, encore peu friands de ces outils novateurs doivent réagir. L'approche dinosaure qui est statique ou encore celle de l'autruche qu'ils pratiquent vis-à-vis du réseau des réseaux est caduque maintenant. Les agents de voyages doivent être capables de tirer profit de ce nouveau concept de vente du produit voyage s'ils veulent, eux aussi, leur part du gâteau. Ceci est d'autant plus impératif que le consommateur est de moins en moins résistant aux néo-tendances. Mieux, le client interagit grâce au WEB2.0 avec l'avènement des réseaux sociaux comme Facebook ou Youtube. Il suffit de parcourir ces sites pour retrouver commentaires et contenus vidéo sur les expériences de ces clients lors de leurs voyages. Ainsi, un client insatisfait peut poster une vidéo avec des images qui parlent d'elles-mêmes sur la médiocrité de l'offre de tel ou tel hôtel, ou de tel ou tel restaurant. Un feed-back à double tranchant que les professionnels du secteur doivent prendre au sérieux en assurant une veille auprès du network social. D'un autre côté, les prestataires de voyages peuvent se renseigner sur leurs concurrents et disposer par conséquent de précieuses informations. L'ONMT (l'Office national marocain du tourisme) s'est affilié, dans ce sens, au comparateur Expedia pour promouvoir l'offre Maroc avec un volet transactionnel à la clé. «Cela a permis de vendre 80.000 nuitées sur la destination Marrakech en 2009», déclare Diego Lofeudo, directeur marketing pour expedia.fr. Une broutille peut-être par rapport aux 16 millions de nuitées publiées par le ministère du Tourisme. Cependant, le marché a connu une progression de 1.392% sur la période 2000-2009. La tendance est aux séjours thématiques Une grande partie des touristes attirés par le Maroc le sont grâce à la capacité du pays à offrir des séjours thématiques à ses visiteurs. Sur ce point, effectivement, la destination dispose d'atouts naturels: Sahara, montagnes enneigées, arrière-pays captivant et plages à gogo. Cependant, on doit les quelques facilités d'hébergement et d'animations uniquement au secteur privé. Les investissements relevant du plan sectoriel du tourisme se focalisent sur de grands projets aux budgets faramineux comme le plan Azur ou encore le Plan Madain. Quant aux petits projets notamment ceux développés dans l'arrière-pays et le Sud du Maroc, il n'y a aucun canal de promotion personnalisée, ni aucun accompagnement de la part des banques. «Nous voulions nous arrimer à «Relais et Châteaux», chose qui nous aurait permis de nous développer davantage, mais le financement bancaire n'y était pas», déplore Vincent Jacquet propriétaire d'une maison d'hôtes a M'hamid el Ghizlane. Même son de cloche auprès des prestataires d'animations. «Les institutionnels s'approprient nos efforts dans leur communication, sans pour autant nous apporter le moindre soutien palpable sur le terrain», entonne un prestataire de l'animation balnéaire à Safi. Umberto di Zenzo, Hosted Buyers à HHTime «L'attractivité du produit Maroc est en reconstitution» Le MTM cette année a été concluant dans la mesure où nous avons concrétisé certains de nos rendez-vous ici. Seul hic, l'opacité qui a caractérisé l'aspect de communication avec les Hosted Buyers. Nous n'avions pratiquement aucune information dans les temps sur les programmes que nous ont offert les organisateurs en marge du salon. Pour la destination Maroc, il y a une reconstruction de l'attractivité qui s'opère sur le marché britannique. Jean-Florent Meli, exposant et directeur B2B à Transavia.com «Nous doublerons nos dessertes pour Fès et Tanger» Nous effectuons sur le Maroc 30 dessertes hebdomadaires au départ de la France. Notre clientèle pour Oujda et Tanger est constituée uniquement de résidents marocains en France. Pour Marrakech, Agadir et Fès, nous transportons essentiellement des touristes français. Si nous sommes présents au MTM aujourd'hui, c'est principalement pour présenter notre offre B2B. Le MTM constitue à nos yeux une occasion unique pour rencontrer les agents de voyages et de tourisme désirant organiser des charters. Pour 2010, nous doublerons nos dessertes pour Fès et Tanger. Amr Fawzy, rédacteur en chef de la section économique à Al Ahram Newspaper «La couverture médiatique est importante pour promouvoir le salon» Nous avons été présents dans l'édition précédente, qui nous a parue meilleure en matière d'organisation, notamment en ce qui concerne les moyens mis à la disposition de la presse internationale pour couvrir convenablement le MTM 2010. Le salon est, certes, centré sur le volet business, mais la couverture médiatique demeure importante pour promouvoir le salon dans nos pays respectifs.