Le livre a beau souffrir dans notre pays, être le parent pauvre de la culture, il n'en est pas moins célébré. Fidèle au rendez-vous, le Salon international du livre tient sa 16e édition du 12 au 21 février. Pas de commissaire Organisé par le ministère de la Culture, en collaboration avec l'Office des foires et expositions de Casablanca (OFEC), l'événement phare de l'édition nationale revient cette année avec de nombreuses nouveautés. Côté structure, les organisateurs ont sacrifié, cette fois-ci, le poste-clef de commissaire du salon. «Cette décision a été prise pour éviter tout chevauchement de prérogatives avec notre partenaire l'OFEC», expliquait Himmich le 22 décembre lors de son intervention devant le Parlement. Selon le ministre, cette nouvelle orientation aspire à optimiser et à améliorer la qualité de la gestion logistique du salon en général. Marocains du monde Après le Sénégal, hôte d'honneur de l'édition précédente, ce sera au tour des Marocains du monde d'être fêtés cette année. La littérature de l'immigration, ses grands noms et ses thématiques seront ainsi au cœur du salon à travers un important stand exclusif. D'autres rencontres, débats et signatures de livres sont également prévus pour rapprocher le public de cet important volet de la littérature marocaine. D'ailleurs, le ministre a insisté sur la volonté de son département de s'ouvrir sur les différentes composantes de l'identité marocaine, sans oublier la découverte des cultures du monde. Le livre étant le meilleur ambassadeur d'un pays, le SIEL prendra le temps d'une exposition, les allures d'une fenêtre généreusement ouverte sur le monde. La preuve ? La superficie du salon enregistre cette année un beau record, atteignant les 11.000 m2. Un espace assez impressionnant, qui sera meublé par les stands de 650 éditeurs venant de 45 pays. Des chiffres en nette évolution, la 15e édition n'ayant enregistré que la participation de 500 exposants originaires de 41 pays. Edition, presse, diffusion, distribution, bibliothèques, librairies, photogravure, lithographie, imprimerie, arts graphiques, reliure, documentation, publicité, édition électronique, édition et diffusion de produits multimédias...cette année encore, les représentants de l'industrie du livre viennent de différents horizons. Les genres exposés se multiplient également pour satisfaire un plus large lectorat. Sciences, histoire, arts, religion, livres d'enfants, littérature et même la cuisine... tous trouvent place au SIEL de Casablanca, avec un net penchant pour le Maghreb et la Méditerranée. En plus d'être un espace d'expositions, de rencontres et d'échanges, le SIEL est également une occasion pour récompenser les plus méritants. Le ministère de la Culture a lancé, le 9 décembre, un appel à candidature pour la première édition du «Prix du Maroc du livre». Une initiative qui a tardé à prendre forme, mais qui reste à saluer, vue sa valeur symbolique pour un secteur pour le moins agonisant. Les heureux lauréats seront présentés lors de la cérémonie d'ouverture de cette 16e édition du SIEL. Prix du Maroc Le nouveau prix se déclinera en plusieurs récompenses et consacrera les lauréats de cinq catégories à savoir «le prix du Maroc pour les sciences humaines et sociales», «le Prix du Maroc pour les études littéraires et techniques», «le Prix du Maroc de la poésie», «le Prix des récits» (roman, récit, pièce de théâtre) et le «Prix du Maroc pour la traduction». Pour être éligibles, les publications littéraires candidates doivent être parues en 2009 et au Maroc. Toutefois, celles éditées à l'étranger en 2008 sont également acceptées. Les inscriptions ont été closes à la fin du mois de décembre 2009 avec plus de 113 participations. Rien qu'un mois et quelques jours à la disposition du jury pour identifier les heureux lauréats de la première édition de ce prix tellement attendu. Pour la petite histoire, le SIEL a été initié par le ministère de la Culture en 1987. Il a vu le jour suite aux recommandations du premier colloque sur «la Culture marocaine», organisé à Taroudant en juin 1986. Au début, cette messe du livre et de l'édition se tenait tous les deux ans. Ce n'est qu'en 2004 que le salon changera de périodicité pour devenir un rendez-vous annuel, attirant au fil des éditions de plus en plus de visiteurs. Le SIEL, une aubaine ? Manifestation culturelle d'envergure, le Salon international du livre et de l'édition est également un événement commercial. S'il resté axé sur l'édition et le livre, il ne présente pas moins un bon filon qui draine les exposants et leurs «clients». Traînant une réputation de «mauvais lecteurs», les Marocains s'avèrent toutefois de bons consommateurs... durant la période du salon. Les éditeurs et les libraires qui ont eu la chance d'exposer lors des différentes éditions du SIEL ne cachent pas leur satisfaction quant aux chiffres enregistrés durant le salon. Ambiance conviviale? Petites remises? Effet encourageant d'une foule friande de lecture? Les raisons de cette réconciliation temporaire avec le livre ne sont pas tout à fait claires. Mais cela n'empêche pas les exposants de se réjouir du succès de leurs livres. Le SIEL, une aubaine? On en saura plus en février.