C'est, encore une fois, parti pour la lutte contre la corruption au Maroc. Cette fois, c'est le ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics, Saâd Alami, qui préside aujourd'hui une réunion de travail d'une commission ministérielle chargée «de la mise en oeuvre du plan d'action du gouvernement pour la lutte contre la corruption». Cette commission, comme ses «prérogatives» la désignent, a décidé de jeter un regard sur les moyens qui permettraient de moraliser la vie publique et d'examiner «les mesures urgentes et pratiques à entreprendre dans l'immédiat en matière de lutte contre la corruption». Si ces propos paraissent hermétiques, l'enjeu, lui, est grave : le dernier Indice de perception de la corruption (IPC), publié par Transparency International pour l'année 2009, avec une note de 3,3 sur 10 et une 89e place pour le Maroc, confirme la régression régulière de ce dernier, non seulement à l'échelle mondiale en perdant 9 places, mais également à l'échelle arabe et continentale. Pourtant, les ONG nationales et internationales avaient proposé et cela depuis des années des solutions pour éradiquer ce fléau qui gangrène l'économie du pays. Transparency et ICPC A lui seul, le Centre d'assistance juridique anti-corruption (CAJAC) de Transparency Maroc (TM) peut assurer une partie de cette lutte, au moins en dénonçant les actes de corruption rapportés quotidiennement par les citoyens. Cette structure assure aujourd'hui l'accueil des citoyens et le traitement de leurs requêtes, afin de leur procurer, par l'assistance et le conseil juridiques, un appui pour réagir à tous les problèmes relatifs à la corruption. Le centre met à la disposition de ses usagers une équipe spécialisée pour les accueillir, les écouter, traiter leur requête et leur prodiguer des conseils juridiques, à titre personnel, gratuit et confidentiel. Nuance de taille, les représentants de Transparency Maroc affirment que «le centre remet en cause la croyance selon laquelle les citoyens sont résignés face à la corruption», en démontrant qu'ils sont prêts à s'engager dans la lutte contre ce fléau si on leur en offre l'occasion, grâce à des mécanismes simples, crédibles et efficaces. L'autre organisation, plus institutionnalisée, est l'Instance centrale pour la prévention de la corruption (ICPC). Son domaine reste certes plus large que celui d'une simple ONG, mais son statut est limité, puisqu'elle ne possède aucun pouvoir de sanctions. C'est à la justice, en toute intégrité et transparence, qu'incombent les poursuites judiciaires.