Sefrou investit 43,6 MDH pour préserver son patrimoine. La troisième tranche du programme de réhabilitation de la médina vient d'être lancée, ciblant 248 bâtiments menaçant ruine. Une initiative qui s'inscrit dans une stratégie globale de revitalisation de cette cité millénaire. La médina de Sefrou, témoignage vivant d'un riche passé, bénéficie d'un nouveau souffle grâce au lancement de la troisième tranche du programme de réhabilitation des constructions menaçant ruine. Ce projet, doté d'un budget de 43,6 millions de dirhams, s'inscrit dans la continuité des efforts déployés pour préserver le patrimoine historique et culturel de cette ville millénaire. Sous l'impulsion des hautes directives royales, soucieuses de la sauvegarde des médinas du Royaume, les autorités locales se mobilisent pour améliorer les conditions de vie des habitants, valoriser le patrimoine architectural et renforcer l'attractivité touristique de Sefrou. A l'occasion d'une réunion tenue cette semaine pour le lancement de ce programme, le gouverneur de la province, Omar Touimi Benjelloun, a rappelé l'importance historique et culturelle de Sefrou, mettant en avant son rôle de carrefour des civilisations et de havre de paix où ont cohabité différentes cultures et religions. Cette diversité a façonné l'identité unique de la ville, qu'il est primordial de préserver. Face aux défis posés par la dégradation du paysage urbain et la multiplication des bâtiments menaçant ruine, les autorités ont mis en place un programme ambitieux et multidimensionnel. 33,5 MDH pour les deux premières tranches Depuis 2011, un partenariat fructueux entre différents acteurs a permis de mettre en œuvre des actions concrètes pour améliorer la situation. La première phase du programme, pilotée par Al Omrane Fès-Meknès, a bénéficié d'un budget de 22 millions de dirhams et a permis d'apporter un soutien financier direct à 303 familles et d'attribuer des terrains aménagés à 80 autres. Cette initiative a marqué le début d'une transformation significative du tissu urbain de la médina. La deuxième tranche, réalisée en 2015 par l'Agence pour le développement et la réhabilitation de la ville (ADER) de Fès, a mobilisé 33,54 millions de dirhams. Elle a permis la réhabilitation de 158 bâtiments et le traitement de 63 autres, dépassant ainsi les objectifs initialement fixés. Fort de ces succès, la troisième tranche, également confiée à l'ADER-Fès, vise à traiter 248 bâtiments menaçant ruine, consolidant ainsi les acquis des phases précédentes. Actions complémentaires pour la médina de Sefrou La directrice régionale de l'Habitat et de la Politique de la ville a détaillé les actions entreprises par le ministère, soulignant l'ampleur des travaux réalisés. Au-delà de la réhabilitation des bâtiments, le programme englobe des actions complémentaires telles que la construction d'un mur de protection, le bitumage des ruelles, la réalisation d'expertises par le Laboratoire public d'essais et d'études (LPEE), et l'octroi d'aides financières aux familles affectées. L'accompagnement des habitants est au cœur du projet, avec des aides financières pour les locataires et les propriétaires, le relogement de familles dans des appartements et la fermeture de bâtiments vides pour des raisons de sécurité. L'ADER-Fès a également joué un rôle important dans le diagnostic et la mise en œuvre des solutions. En plus de l'aide directe pour la réhabilitation des bâtiments, l'agence a procédé à des interventions d'urgence, à la démolition de bâtiments dégradés et à la réalisation d'une étude approfondie sur l'état du tissu ancien de Sefrou. Cette étude, portant sur 1.100 bâtiments, a permis d'identifier les priorités d'intervention, révélant l'urgence de traiter 245 bâtiments et la nécessité de restaurer 390 autres. La réunion de lancement de la troisième tranche a permis de définir les prochaines étapes du programme et de souligner l'importance de la coordination entre les différents acteurs. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO