Sur 740 Mm3 de capacité totale des barrages de la région, le volume d'eau stockée n'est que de 74 Mm3, soit seulement 10% de taux de remplissage. C'est le bassin de Souss-Massa qui affiche le second taux de remplissage le plus critique après celui du bassin d'Oum Er Rbia. Jamais auparavant, le taux de remplissage moyen n'a enregistré ce taux critique. Au moment où plusieurs projets ont été lancés pour relever le défi de l'approvisionnement en eau potable dans la région du Souss-Massa, notamment le dessalement de l'eau de mer, le développement du transfert des eaux dessalées et l'extension des AEP, le tarissement des barrages continue d'exercer sa pression aussi bien sur l'eau potable que sur l'eau d'irrigation. Aujourd'hui, les réserves d'eau au sein des principaux barrages de la région ont considérablement diminué pour se situer, pour la première fois, à moins de 10% de taux de remplissage, selon la situation journalière arrêtée au 5 janvier 2024 par l'Agence du bassin hydraulique (ABH) de Souss-Massa, contre moins de 23% au niveau national. Dans ce sens, force est de constater que sur la capacité totale des barrages, qui est constituée de neuf ouvrages totalisant 740 Mm3, le stockage effectif est quasiment nul. De ce fait, plus de 90% de la capacité totale de stockage au niveau régional est absente selon l'état de remplissage journaliser des retenues de barrages arrêté par l'ABH-Souss-Massa. Actuellement, c'est le bassin de Souss-Massa qui affiche le second taux de remplissage le plus critique après celui du bassin d'Oum Er Rbia dont le taux de remplissage est à peine de 4%. En comparaison avec les dernières années hydrologiques, jamais le taux de remplissage moyen n'a enregistré ce taux de 10% au sein du périmètre de l'ABH Souss-Massa. Les barrages en déficit chronique Face à l'absence d'apports salvateurs, la situation risque de s'aggraver du fait du déficit pluviométrique actuel et de la hausse du thermomètre après la période hivernale. Le barrage Abdelmoumen sur Oued Issen à Taroudant présente le déficit le plus important parmi les barrages de la région et celui d'Aoulouz, qui a assuré l'irrigation agricole du périmètre agricole de Sebt El Guerdane à Taroudant (actuellement suspendue). Sur 198,4 Mm3 de capacité normale de ce barrage, la réserve retenue actuellement est de 7,9 Mm3, soit uniquement 4%. Il est suivi du barrage d'Aoulouz à Taroudant dont le taux de remplissage est actuellement à 8% puisqu'il était sous pression en raison de la sécurisation des besoins en eau potable du Grand Agadir. De ce fait, sur 89 M3, le barrage est rempli à hauteur de 7,1 M3. S'agissant du barrage Youssef Ben Tachfine qui irriguait la plaine de Chtouka et disposant d'une capacité de 298,9 Mm3, il est rempli à hauteur de 10,4%, soit un volume de 31 Mm3. Le constat de déficit est le même pour le barrage Moulay Abdellah, situé à Tamri, au nord d'Agadir. La réserve actuelle au sein de ce barrage est de 11,3 Mm3 (12,5% de taux de remplissage) alors que sa capacité totale est de 90,6 Mm3. En plus de celui de Mokhtar Soussi dont le taux de remplissage moyen est de 15,9%, soit 6,3 Mm3 de volume actuel sur 39 Mm3 de capacité totale. Le reste est partagé par les petits barrages d'Imi El Kheng à hauteur de 3,3 millions de m3 sur 9,7 millions de m3 de capacité globale. Quant au barrage de Dkhila, il est rempli à hauteur de 0,2 millions de m3 pour 0,200 millions de m3 de capacité et Ahl Souss atteint 1,4 Mm3 sur 4,6 Mm3. Yassine Saber / Les Inspirations ECO