Erigé en un véritable espace de partage et de débats autour de l'écosystème de l'hydrogène vert et ses dérivés, le World power-to-X summit, qui s'est tenu à Marrakech, a cristallisé les ambitions du Maroc de développer la production de l'hydrogène vert et des molécules propres. Plus qu'un sommet, c'est un catalyseur d'enjeux stratégiques et surtout économiques. Le rideau est tombé sur la troisième édition du World Power-to-X Summit, qui s'est déroulée du 19 au 21 septembre, à Marrakech. Véritable carrefour d'échange et de débats où se sont côtoyés décideurs politiques, industriels et experts-chercheurs spécialisés dans le domaine des énergies renouvelables, ce rendez-vous annuel a permis de mesurer le niveau d'avancement de la politique de transition énergétique nationale en général et de l'hydrogène vert en particulier, lequel se démarque des autres formes (noir, gris, bleu, turquoise, rose) étant donné qu'il est «propre». Ce n'est donc pas par hasard que cette troisième édition est intervenue à quelques semaines de la première réunion dédiée à l'activation de l'offre Maroc, d'ici 2024. Conscient de sa vulnérabilité énergétique, le Maroc a relevé le défi des énergies renouvelables en renforçant leur part dans son mix-énergétique. Il s'est ainsi fixé un objectif ambitieux, celui de porter, en 2030, le taux des énergies renouvelables dans la puissance installée à plus de 52%. Capitaliser sur l'expérience des centrales solaires et éoliennes Depuis son lancement en 2009, la Stratégie nationale dédiée aux énergies renouvelables, adoptée sous les Hautes orientations royales, a été récemment complétée par de nouvelles instructions. Celles-ci portent sur l'élaboration d'une «Offre Maroc» afin de positionner le Royaume sur l'échiquier de développement de la filière émergente de l'hydrogène vert et ses dérivés. Un nouveau palier énergétique, qui s'est trouvé au cœur des travaux des éditions précédentes du World Power-to-X Summit, mais ausside cette troisième édition. Il vient renforcer la vocation de cet évènement dédié à l'hydrogène vert et aux molécules propres. Initiée conjointement par l'IRESEN, le Cluster Green H2 et l'Université Mohammed VI Polytechnique sous l'égide du ministère de la Transition énergétique et disposant du soutien du Conseil régional de Guelmim-Oued Noun, cette rencontre a exploré les voies possibles afin de développer la production de l'hydrogène vert et ses dérivés au Maroc. Il s'agit essentiellement de capitaliser sur l'expérience des centrales solaires et éoliennes ainsi que sur la politique actuelle de mise en place des stations de dessalement de l'eau de mer afin de parvenir à la création d'un écosystème intégré, et ce, en attendant l'activation de l'offre Maroc d'ici l'année 2024. Yassine Saber / Les Inspirations ECO