Ex-Président de la République du Nigéria Il est désormais considéré comme le président honoraire du Nigéria, bien qu'il ne soit plus au pouvoir depuis plusieurs années. L'ancien chef d'Etat est aussi influent en dehors de son pays. Partout sur le continent, Olusegun Obasanjo est consulté et appelé à partager son expérience dans plusieurs domaines. Il a été une guest-star à Abidjan lors du Forum Makutano. Extraits de son intervention sur l'essor des champions africains. «Il faut d'abord de la volonté politique pour faire des champions nationaux» Quand je suis arrivé au pouvoir, j'ai parlé avec certains hommes d'affaires, notamment à l'époque, avec un acteur nigérian de premier plan dans le domaine industriel, à savoir Aliko Dangote. De nos discussions, nous avons considéré qu'il fallait que les grands industriels soient au chevet des petites et autres entreprises, en développant des écosystèmes autour d'elles. Et je pense que nous avons eu la chance de concrétiser cela quelques années plus tard, avec l'émergence de grands groupes nationaux qui contribuent à soutenir l'économie nationale, mais aussi sont désormais devenus des acteurs de premier plan au niveau continental. Je ne prétends pas que c'est un exemple à suivre forcément partout, mais je crois que les pays africains peuvent s'inspirer les uns les autres, en prenant les meilleurs exemples et expériences dans leur voisinage immédiat et continental. Cela dit, vous conviendrez avec moi qu'il faut d'abord de la volonté politique pour faire des champions nationaux. «Pour un champion, il faut de la conviction et de l'amour pour son pays» Un champion industriel africain doit avoir de la conviction. Pour être champion, il faut en effet avoir de la conviction et de l'amour pour son pays. Il faut de l'engagement, mais également de la loyauté. Un champion doit avoir le sens du sacrifice afin de propulser son pays vers l'avant. C'est de cela que nous avons besoin pour construire de vrais champions nationaux et africains. C'est une nécessité au regard de la marche actuelle de nos pays et de la nécessité de faire face aux défis liés à l'emploi et au rattrapage économique que notre continent, dans son entièreté, doit réaliser. Nos acteurs économiques doivent s'entraider davantage afin de relever l'ensemble de ses défis liés également à la valorisation de nos ressources dans tous les domaines. Cela contribuera à la transformation locale de nos richesses et de favoriser une croissance économique inclusive et durable. «Nous sommes capables d'avoir des champions africains» «L'Afrique a besoin de champions et elle réussira à faire émerger ses champions. Sauf que ce n'est pas aux autres de venir le faire à la place des Africains. C'est aux hommes d'affaires et pays africains de le faire par eux-mêmes. Nous sommes capables d'avoir des champions africains dans de nombreux domaines. Il n'y a aucun doute que nous sommes les principaux architectes de nos futurs champions. Donc, travaillons ensemble, main dans la main, pour réaliser ces pas importants et nécessaires dans l'émergence économique du continent. Le monde avance, nous ne devons pas rester à observer, les bras croisés. Il faut avancer et réduire l'écart qui nous sépare des autres. L'heure est à la valorisation de nos compétences africaines partout à travers le continent. Et dans ce contexte, je pense que les pays qui ont fait une avancée dans certains domaines peuvent servir d'exemples aux autres, et franchement, j'encourage la collaboration et la coopération intra-africaine. Abdellah Benahmed / Les Inspirations ECO