Le lac Daït Aoua vient de faire l'objet d'une convention-cadre de partenariat pour une enveloppe de 6,1 MDH. Ce programme, qui couvre la période 2023-2024, porte sur des travaux de réhabilitation et de construction de séguias, et de mise en place d'un ouvrage de préservation du lac dans l'objectif de réduire les écoulements souterrains. À sec depuis plus de cinq ans, le lac Daït Aoua connaît une seconde vie. Afin d'entamer la première phase de réhabilitation de ce site, une convention-cadre de partenariat (2023-2024) de 6,1 MDH, a été signée, mardi dernier, au siège de la province d'Ifrane, pour sa restauration écologique. Historiquement considéré comme une zone humide montagneuse disposant d'habitats remarquables, ce site est l'une des zones touristiques les plus visitées dans la Région Fès-Meknès. Basée sur une approche participative et intégrée de conservation des ressources en eau et des zones humides naturelles, cette convention-cadre de partenariat pour la restauration écologique du lac Daït Aoua intervient dans une dynamique pionnière au niveau national. À noter que ce projet de restauration s'inscrit dans le cadre du programme du Fonds de l'eau du Sebou engageant plusieurs parties prenantes (Province d'Ifrane, Commune de Daït Aoua, Agence du bassin hydraulique de Sebou, Direction régionale de l'Agence nationale des eaux et forêts de Fès-Meknès, Direction provinciale de l'Agriculture d'Ifrane et organisation Living planet Morocco). Les composantes du projet Ce programme, qui s'achèvera en 2024, prévoit la réalisation d'un ensemble d'études d'ingénierie et géotechniques permettant d'initier des travaux de réhabilitation, la construction de séguias dans le bassin hydrologique, la mise en place d'un ouvrage de préservation du lac en vue de réduire les écoulements souterrains, ainsi que l'aménagement d'un canal d'alimentation de la zone cible. Le chantier comportera également des actions de sensibilisation et de rationalisation de l'utilisation des ressources hydriques au niveau de cette commune. En matière de financement, l'organisation Living planet Morocco contribuera à hauteur de 3,5 MDH, et ce, grâce à l'appui financier de plusieurs partenaires et bailleurs de fonds internationaux, dont la Fondation MAVA et le Programme de microfinancements (PMF) du Fonds pour l'environnement mondial (FEM). Désigné comme Site national d'intérêt biologique et écologique, Aire d'importance internationale pour les oiseaux et Zone humide importante du site Ramsar «Lacs d'Imouzzer du Kandar», ce projet vise à régénérer le potentiel écologique, paysager, culturel et socio-économique du lac à travers la contribution à l'amélioration de ses valeurs patrimoniales et de ses fonctions écologiques. Six lacs prioritaires du Moyen-Atlas Pour la mise en place de la phase pilote du Fonds de l'eau du Sebou, six lacs prioritaires du Moyen-Atlas, dont les ressources en eau sont fortement menacées, ont été identifiés. Il s'agit de Daït Aoua, Hachlaf, Ifrah, Aguelmam Afennourir, Aguelmam Tifounassine et Aguelmam Sidi Ali. Le projet «Renforcement de la mise en œuvre du Fonds de l'eau du Sebou pour une gestion intégrée et concertée des lacs du Moyen Atlas (Revive Dayet Aoua)» est financé par la Fondation MAVA et le programme de micro-financements du Fonds pour l'Environnement mondial du PNUD (PMF FEM/PNUD). Ce projet œuvre pour une gestion durable, intégrée et concertée des zones humides du Moyen-Atlas, afin de restaurer et de valoriser les services écosystémiques et les valeurs écologiques, scientifiques, culturelles et socio-économiques des lacs. Commentant l'assèchement actuel du lac, les membres de la société civile, actifs dans la province, pointent du doigt le recours à l'agriculture intensive avide d'eau, notamment la culture de pommiers qui nécessite de grandes quantités d'eau, quitte à puiser dans la nappe phréatique jusqu'à son épuisement. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO