Les livraisons de gaz russe, via Nord Stream, ont été suspendues, le 31 août, pour trois jours. Le gazoduc, qui relie directement les champs sibériens au nord de l'Allemagne, est officiellement en maintenance. Mais ce nouvel arrêt de l'approvisionnement accroît encore un peu plus la défiance entre Moscou et les Occidentaux. C'est une nouvelle manche dans la partie de bras de fer engagée autour de l'énergie. Depuis mercredi, la Russie a interrompu la fourniture de gaz naturel à l'Europe via le gazoduc Nord Stream 1. Ce dernier est officiellement arrêté jusqu'à samedi 1h00 TU pour maintenance. Gazprom l'assure : ces travaux d'entretien doivent être effectués «toutes les 1.000 heures». Un argument qui peine à convaincre à Berlin. Le patron de l'agence allemande des réseaux estime que cette opération est «incompréhensible sur le plan technique». Et d'observer: «La Russie prend une décision politique après chaque soi-disant maintenance». Incertitude L'incertitude est d'autant plus grande à Lubmin, sur le port de la mer Baltique où aboutit le gazoduc, que cette fois-ci, contrairement aux travaux du mois de juillet, cette opération n'était pas prévue de longue date. Or, Dmitri Peskov, le porte-parole du gouvernement russe, soutient que les sanctions contre Moscou «ne permettent pas d'effectuer des travaux normaux d'entretien et de réparation», et en juillet, à l'issue de la maintenance, le robinet n'avait été rouvert qu'avec un débit limité : 20% de la capacité normale de Nord Stream. Pour autant, les autorités allemandes se veulent un peu plus rassurantes pour l'approvisionnement énergétique de cet hiver. L'objectif de stockage fixé par Berlin pour le mois d'octobre devrait être atteint dès début septembre. Sami Nemli / Les Inspirations ECO