En Russie, l'inflation a débuté, comme ailleurs, avec une reprise économique post-pandémie sur les chapeaux de roues mais déstabilisée par des confinements locaux, notamment en Chine, qui ont passablement désorganisé les chaînes d'approvisionnement. Les prix ont commencé à grimper pour les produits finis en raison de la pénurie de pièces et de composants, mais aussi pour les matières premières à cause des tensions sur le fret, ainsi que des sanctions économiques imposées à la Russie après son invasion de l'Ukraine, le 24 février dernier. L'inflation, qui a flambé en Russie jusqu'à battre un record de vingt ans (+17,8% sur un an en avril), avait ensuite reflué, se maintenant à un haut niveau en juillet à 15,10% sur un an, selon les données de l'agence de statistiques Rosstat publiées mercredi dernier. En juin, l'inflation enregistrée en Russie avait été de 15,09%. La promesse qu'avait faite le président Vladimir Poutine fin mai est donc en passe d'être tenue, puisqu'il avait assuré que l'inflation ne dépasserait pas 15% d'ici fin 2022, annonçant au passage une hausse des retraites et des minima sociaux. L'inflation continue de toucher surtout l'alimentaire Les prix de l'alimentaire étaient encore les plus impactés par l'accélération de l'inflation en juin, augmentant de 17,7% sur un an. Ils ont été tirés, notamment, par les produits de base comme le sucre (42,3%), les pâtes (+26,4%), le beurre (+25%) et le pain (+18%). Par rapport au mois de juin, les prix ont toutefois globalement baissé de 0,39%, et ceux de l'alimentaire de 1,73%. Mais globalement, la hausse des prix a déjà considérablement miné le pouvoir d'achat des Russes, qui ont peu d'épargne, et fait fondre de plus de 10% leur consommation en mai, sur un an.