Les nuages de la récession semblent se dissiper. Après un premier trimestre où le PIB s'était replié de 0,2%, la France a enregistré une croissance de 0,5% au printemps. Cette première estimation du produit intérieur brut (PIB), publiée vendredi 29 juillet par l'Institut national de la statistique (Insee), devra être confirmée fin août. Mais alors que la croissance au deuxième trimestre était attendue à 0,2% par la Banque de France et à 0,25% par l'Insee, elle s'est finalement établie à 0,5%. Cette évolution est une bonne nouvelle pour les experts, mais elle reste à surveiller, notamment du fait d'une consommation en berne, d'un contexte géopolitique tendu et d'une inflation importante dans le monde. La bonne tenue de l'économie française au deuxième trimestre s'explique principalement par une contribution nettement positive du commerce extérieur à la croissance. Selon cette première estimation des comptes nationaux, les importations ont reculé de 0,6% au deuxième trimestre, tandis que les exportations ont progressé de 0,8%. Ces dernières ont été «tirées notamment par les services de transport (+6,3% après +5% au premier trimestre) et les dépenses des voyageurs étrangers en France (+8,6% après +5%)», détaille l'Insee. «À l'inverse, les exportations de biens se replient (-0,6% après +1,4%), notamment dans les secteurs du matériel de transport et de l'agroalimentaire», précise l'institut. «La baisse des importations signifie que la hausse de la demande globale (extérieure et intérieure) a été satisfaite ce trimestre par une hausse de la production et non par une augmentation des importations, et c'est en ce sens qu'elle contribue à la croissance du PIB», explique l'Insee. Une consommation en baisse Quant à la consommation, moteur traditionnel de l'économie française, elle reste négative pour les achats de biens (-1,3%), alors que les achats de services repartent nettement à la hausse (+1,5%). Deux tendances contradictoires qui aboutissent à un recul global de 0,2% de la consommation des ménages au deuxième trimestre. Avec les chiffres publiés vendredi, l'institut évalue à 2,5% l'acquis de croissance de l'économie française pour l'année 2022. Un chiffre conforme à l'anticipation de croissance annuelle du gouvernement, même si la Banque de France et le FMI (+2,3%) sont légèrement moins optimistes. Ces données tombent au lendemain de la parution des chiffres de la croissance américaine au deuxième trimestre (-0,9% en rythme annualisé après -1,6% au 1er trimestre), qui ont techniquement fait entrer le pays en récession. En Europe, les économies italienne et espagnole rebondissent avec, respectivement, 1% et 1,1% d'augmentation, tandis que le PIB allemand stagne et que le Portugal régresse (-0,2%). Plus globalement, la croissance économique dans la zone euro a fait nettement mieux que prévu au deuxième trimestre, à 0,7% par rapport au trimestre précédent. Quant à l'inflation, elle a battu un nouveau record en juillet, à 8,9% sur un an, selon Eurostat. Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO