À travers une diversité de chantiers, le Maroc exprime sa ferme volonté de moderniser et d'améliorer l'image du continent : infrastructures routières, universités, ports… Le 18 avril 2022, il y a trois mois, le Maroc ratifiait un ensemble de traités dont l'accord portant création, dans le cadre de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf), de la Convention de l'Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, la Convention de Bamako sur l'interdiction d'importer en Afrique des déchets dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontaliers et la gestion des déchets dangereux produits en Afrique, ou encore le Protocole à l'acte constitutif de l'Union africaine relatif au Parlement africain, ainsi que le Traité Afrique région sans armes nucléaires (Traité de Pelindaba), la Charte africaine sur la sécurité routière et l'Accord du siège relatif à l'établissement de l'Observatoire africain des migrations. Autant de traités d'importance stratégique s'inscrivant dans le cadre de la concrétisation de la vision Royale de l'action africaine commune. Intervenant le jour du dépôt de ces instruments de ratification, Mohamed Arrouchi, ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Union africaine et de la CEA-ONU, soulignait que la ratification par le Royaume du Protocole à l'acte constitutif de l'Union africaine relatif au Parlement africain, adopté le 27 juin 2014, exprime la ferme volonté du Maroc de moderniser et d'améliorer l'action parlementaire sur le continent et d'en faire un pilier de l'intégration africaine. Au-delà du volet parlementaire, le leadership marocain sur le continent s'illustre dans une diversité de domaines : production vaccinale, formation de cadres, réforme du système de santé, développement d'infrastructures… Autant dire que sous le leadership du Souverain, l'engagement africain du Royaume n'est plus à démontrer. «Si on veut que la ZLECAf marche, il faut de la sécurité, parce que la sécurité et le développement sont consubstantiels. Mais il faut aussi des infrastructures (routes, aéroports, lycées techniques, centres de formation), des agriculteurs qui exploitent des milliers d'hectares pour assurer la sécurité alimentaire… », rappelait Mossadeck Bally, fondateur et président du groupe Azalaï hotels, le 20 juillet dernier lors de la 3e session de l'AfricaDev sur les opportunités de la ZLECAf. Le Royaume se démarque dans plusieurs domaines Sur le volet de la formation, le leadership Royal est régulièrement apprécié. Lors de sa récente visite de quatre jours au Maroc, pour prendre part à l'Assemblée générale d'Africa 50 et au Sommet des affaires USA-Afrique, le Dr Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement, partageait ses impressions après une visite officielle qu'il a effectuée au campus de l'Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir (UM6P). «Je voudrais féliciter SM le Roi Mohammed VI pour sa vision qu'il a... J'ai visité de nombreuses universités aux Etats-Unis, en Europe… C'est clairement la meilleure université que j'ai vue… C'est assez impressionnant ! Je souhaite que chaque entreprise en Afrique puisse faire ce que l'OCP a fait ici… Cela me donne confiance, en tant que président de la Banque africaine de développement, que le futur dont nous parlons est en train de se créer ici-même dans une université de classe mondiale, grâce à la vision de SM le Roi Mohammed VI», a déclaré Akinwumi. Sur le volet des infrastructures portuaires, le projet du nouveau Port de Dakhla Atlantique va contribuer, assurément, à mettre en exergue le Sud du Maroc, en tant que porte d'entrée vers les pays du continent africain et un pôle attractif pour les investisseurs locaux et étrangers intéressés par l'exportation vers l'Afrique, en particulier dans le cadre de la ZLECAf. Ce projet stratégique, qui vient renforcer les infrastructures de la Région Dakhla-Oued Eddahab, tend à raffermir davantage les liens économiques et commerciaux entre le Maroc et sa profondeur africaine et constituera une interface maritime d'intégration économique et un hub de rayonnement continental et international. Objet d'une convention spécifique signée devant SM le Roi, en février 2016, ce mégaprojet s'inscrit parfaitement dans le cadre de ses Hautes Orientations, réitérées dans son discours à l'occasion du 45e anniversaire de la Marche Verte. Réseau routier : Le Maroc fait office de bon élève sur le continent En fin juin dernier, le directeur général adjoint du Centre islamique pour le développement du commerce (CIDC), Mamoudou Bocar Sall, soulignait, à Casablanca, la nécessité pour les pays d'Afrique subsaharienne de moderniser leurs réseaux routiers, en collaboration avec les institutions financières internationales. «Il est impératif d'œuvrer au niveau national et régional pour la mise en place de stratégies globales impliquant tous les acteurs privés et publics concernés afin de contribuer à la modernisation des réseaux routiers nationaux et transfrontaliers, en collaboration avec les institutions financières internationales opérant en Afrique », a-t-il dit lors d'un atelier de formation sur le transport routier des pays d'Afrique subsaharienne, membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). En la matière, le Maroc fait office de bon élève sur le continent. Son réseau routier s'est accru de 16.232 km entre 2014 et 2018, pour atteindre 57.334 km, soit une augmentation de 39,5%. Si le renforcement des infrastructures des transports et de la logistique est une priorité, il n'en demeure pas moins qu'il faut améliorer l'organisation du secteur sur le plan juridique et institutionnel. Dans ce même registre, Mohammed Benaguid, représentant du ministère de l'Industrie et du commerce, a affirmé qu'à l'aube de l'opérationnalisation de la ZLECAf, la mise en place d'un cadre réglementaire facilitant le commerce international au niveau régional est une nécessité qui requiert tout l'intérêt des décideurs politiques africains. Des infrastructures ferroviaires appréciées Dans un récent rapport coédité par la BAD, le Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et la Commission économique pour l'Afrique, intitulé «La dynamique de l'urbanisation en Afrique 2022», les efforts déployés par le Maroc en matière d'infrastructure ferroviaire ont été soulignés. Ces institutions ont ainsi salué les efforts du Royaume et souligné le rôle clé de ses infrastructures en considération de la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine). Le rapport rappelle que cette ligne, reliant Tanger à Rabat et Casablanca, fonctionne en partie sur une ligne de chemin de fer existante modernisée et en partie sur une nouvelle ligne qui permet d'atteindre une vitesse dépassant 320 kilomètres par heure. «Cette ligne a permis de réduire largement le temps de trajet entre Tanger et Casablanca. Au cours des 16 premiers mois de son exploitation, 3 millions de passagers y ont voyagé». Il voit donc d'un bon œil la construction de la Ligne à grande vitesse entre Marrakech à Agadir. Modeste Kouamé / Les Inspirations ECO