Ce mardi et demain mercredi, la Fed se réunit et devrait procéder à une quatrième forte hausse de ses taux directeurs pour tenter de contrer l'inflation aux Etats-Unis. On attend également, jeudi, les chiffres de croissance de la première économie mondiale. Ces derniers jours, Janet Yellen s'est efforcée de rassurer. Janet Yellen l'a reconnu ce dimanche sur NBC : l'économie américaine «ralentit». C'est d'ailleurs ce que tente de faire la Fed, en douceur autant que possible, avec ses multiples augmentations de taux visant au final à faire baisser l'inflation. Mais la secrétaire au Trésor nuance : «ralentissement» ne veut pas dire récession. «La récession est communément définie par une croissance négative au cours de deux trimestres consécutifs. Du moins, c'est quelque chose qui a été vrai par le passé. Et de nombreux économistes s'attendent à ce que la croissance du deuxième trimestre soit négative», a-t-elle expliqué. Or, le PIB des Etats-Unis a déjà reculé de 1,6% au premier trimestre. «Je veux vraiment insister sur ce que le terme récession signifie réellement. C'est une contraction généralisée qui affecte de nombreux secteurs de l'économie. Donc, même en cas de croissance négative, nous ne sommes pas actuellement en récession, a assuré Janet Yellen. Je ne dis pas que nous éviterons à coup sûr une récession, mais je pense qu'il existe une voie pour maintenir la vigueur du marché du travail et faire baisser l'inflation». Ralentir l'économie pour freiner l'inflation Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont légèrement augmenté au cours des deux premières semaines de juillet pour atteindre un plus haut depuis novembre. Mais ces chiffres sont à prendre avec précaution en raison des fermetures annuelles des lignes de production des constructeurs automobiles. Donald Kohn, ancien vice-président de la Fed, estime pour sa part «qu'une légère récession», avec un chômage plus élevé que les 3,7% prévus par la Fed pour 2022, «sera nécessaire pour briser cette spirale inflationniste». Face aux prix de l'alimentation, des logements, ou encore des voitures, qui ne cessent de grimper aux Etats-Unis, la Fed relève progressivement ses taux directeurs depuis le mois de mars. Alors que l'inflation s'est encore accélérée en juin, atteignant 9,1% sur un an (indice CPI), cette politique vise à rendre le crédit plus onéreux pour les ménages et les entreprises, afin de ralentir la consommation et, in fine, desserrer la pression sur les prix. Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ECO